LES ÉGLISES ROMANES EN AUVERGNE
Au XIème et XIIème siècle, loin des grandes routes, de nombreuses églises romanes telles Marsat, Orcival, St Nectaire, Mozac, Notre Dame du Port ou Brioude furent des lieux de prières mais aussi des lieux de réunions, de rencontres et de lectures. Les pèlerins pouvaient admiraient les chapiteaux historiés et les bestiaires de nos églises situées sur la route du pèlerinage de St Jacques de Compostelle. Toutes ces églises témoignent d’une foi profonde, d’un désir de dépassement. L’épanouissement de cet art a permis de remarquables programmes iconographiques (chapiteaux, cloîtres, tympans…).
L'art roman auvergnat englobe l'art roman tel qu'il s'est développé aux XIème et XIIème siècles en Auvergne et dans le Velay, deux régions dont la couronne comtale fut à plusieurs reprises portée par la même tête à l'époque romane.
Le domaine couvert par l'art roman auvergnat comprend trois régions :
- la Basse-Auvergne qui correspond à l'actuel département du Puy-de-Dôme, ainsi qu'au Brivadois (région de Brioude, en Haute-Loire),
- la Haute-Auvergne qui correspond à l'actuel département du Cantal,
- le Velay qui correspond à l'actuel département de la Haute-Loire moins le Brivadois (région de Brioude), qui fait partie de la Basse-Auvergne.
Églises majeures de type complet
Seules cinq de ces églises majeures ont conservé le type complet :
- la basilique Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand,
- l'église Saint-Austremoine d'Issoire,
- la basilique Notre-Dame d'Orcival,
- l'église de Saint-Nectaire,
- l'église Notre-Dame de Saint-Saturnin.
Églises majeures de type incomplet
Les autres églises majeures de Basse-Auvergne ne sont généralement pas citées comme telles à cause des mutilations et des remaniements qu'elles ont subis :
- la collégiale Saint-Victor et Sainte-Couronne d'Ennezat, dont les chanoines ont remplacé le chevet roman par un écrasant chevet gothique au XIIIème siècle,
- l'église abbatiale de Mozac, dont le chevet a été détruit par des tremblements de terre au XVème siècle,
- l'église Saint-Julien de Chauriat, dont le chevet a été remplacé par un chevet gothique assez banal,
- l'église Saint-Martin de Cournon-d'Auvergne, dont le massif barlong, le clocher, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes se sont écroulés au XVIIIème siècle et ont été reconstruits au XIXème siècle,
- la basilique Saint-Amable de Riom, dont le transept et le clocher ont été reconstruits après la Révolution (1855).
S'il est une chose à retenir de l’art roman, c'est qu'il s'agit avant tout d’une histoire humaine. Certes, ce sont les Grands de ce monde et l’ Église qui, dès le haut Moyen-âge ont été les instigateurs de ces monuments, mais quel talent a-t'il fallu pour élever les magnifiques édifices que vous allez pouvoir découvrir en Auvergne !.. Pensez à l’énergie qu’il a fallu pour extraire la pierre, la tailler et la transporter... L’habileté et l’ardeur des maîtres maçons, clercs ou laïcs, et des ouvriers
C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans la Basse Auvergne (qui correspond approximativement aux limites du Puy-de-Dôme), région la plus caractéristique et la plus riche de l’architecture romane auvergnate. Les édifices qu’elle compte constituent une richesse exceptionnelle en France.
Il est intéressant de savoir que l’homogénéité du style auvergnat (architecture complexe, précise et d’une rare puissance monumentale), tient à l’érection rapide des monuments réalisés pour la plupart en une seule campagne, un seul chantier. Les procédés de construction, pour des raisons d’économie essentiellement, ont privilégié la solidité de l’œuvre empruntant à la période préromane des éléments déjà éprouvés : narthex, nef et transept, chevet.
Si certains édifices vous semblent sévères (du fait de la sobriété du décor, des ouvertures peu nombreuses...), la pureté des lignes et les proportions harmonieuses, apportent élégance et équilibre à l’ensemble. Pour juger de la qualité de tout cela, outre la visite en détail de chacune des églises, prenez le temps de partir du fond de l’édifice et de vous diriger par la nef centrale jusqu’au chœur. C’est là un parcours symbolique qui permet à chacun de passer de l’ombre à la lumière. Puis arrêtez-vous au milieu de la dernière travée de la nef que vous aurez franchie lentement. Face au chœur, laissez votre regard balayer l’espace : le transept, les voûtes... C’est en ce point précis de convergence de formes, magnifiées par la lumière, que l’architecture si dense pourtant, devient légère et mystérieusement apaisante...
■ Visite(s) conseillée(s)
• Église Saint-Julien (Chauriat)
• Basilique Notre-Dame du Port (Clermont-Ferrand)
• Espace Art Roman (Clermont-Ferrand)
• Collégiale Saint-Victor et Sainte-Couronne (Ennezat)
• Centre d'Art Roman Georges Duby (Issoire)
• Église Saint-Austremoine (Issoire)
• Église Abbatiale (Mozac)
• Église (Saint-Nectaire)
• Basilique Notre-Dame (Orcival)
• Église (Saint-Saturnin)
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