Le savon, toute une histoire !...
Il est impossible de fixer avec précision la "date de naissance" du savon. Cependant, des traces écrites mentionnant son existence ont été trouvées au moyen orient et en Egypte. Ces preuves remontent entre 4500 et 5000 ans avant J.-C... Depuis 1995, la Savonnerie Charroux propose plus de 80 variétés de savons fabriqués sur place et exclusivement préparés à base d'huile, pigments naturels et beurre de karité bio. Qualité et variété sont les maîtres mots de cette fabrique artisanale. Prix "Lamoureux" en 1998 et Talent d'or de la communication en 2011.
Succès story Bourbonnaise...
Fondateurs de la savonnerie de Charroux en 1995, Joana et Emmanuel Abbé s’apprêtent à entamer en juin prochain leur 18ème année d’existence. Ce qui poussé ce couple Rémois à ouvrir une savonnerie dans le village de Charroux, sans connaissance particulière du produit et de sa fabrication, c'est d'abord beaucoup d’envie, un grain de folie, les circonstances et une rencontre. Ayant été victime d'un grave accident de moto qui l'empêcha de travailler pendant quelques temps, il en profita pour se lancer dans ce projet de savonnerie. L’idée lui vint à la suite d’une rencontre avec un artisan savonnier à Saint-Malo quelques années auparavant. Pour choisir leur lieu d’implantation, le couple se dirigea d’abord vers Vichy, pour la qualité de vie de la ville d’eau, plus favorable à la création d’une savonnerie. Mais la concurrence étant trop importante, ils s'orientèrent vers la commune touristique de Charroux, déjà célèbre pour son artisanat de haute qualité et notamment sa moutarde. Le maire de Charroux soutint beaucoup le projet. Il fallut ensuite convaincre les banques afin d'obtenir les aides pour le démarrage de l'activité.
De fabrication entièrement artisanale, les savons de Charroux sont élaborés à partir de matières nobles, sans colorants ni conservateurs. Il est utilisé exclusivement que d’huile végétale comme l’huile de palme et l’huile de coco. Le beurre de karité bio directement importé du Burkina Faso, entre également dans la composition. Bien que les savons produits à Charroux ne soient pas labellisés bio, ils sont de haute qualité et contrôlés par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. En dix-huit ans de métier, aucun retour négatif sur nos produits, n'a été enregistré.
HISTOIRE DU SAVON
Un papyrus est actuellement conservé au musée de Leipzig, le "papyrus Eber". Il y est écrit que le savon était employé comme produit médicinal, on s'accorde à penser que les Égyptiens employaient du "natron" comme alcali (carbonate de soude naturel qu'ils trouvaient dans les lacs salés situés en haute Egypte) qu'ils faisaient chauffer avec des huiles ou/et des graisses. Une autre référence à la fabrication et à l'emploi du savon à été trouvée sur le fameux cylindre de Gudea, un roi Sumérien du troisième millénaire avant Jésus Christ. On y lit "ainsi, il me purifie avec l'eau, ainsi, il nettoie avec la potasse, ainsi se fait le mélange de l'huile pure et de la potasse. En 1957, des tablettes d'argile écrites en Sumérien ont été découvertes dans le sud de l'Irak, ces tablettes font référence à l'emploi de savon pour nettoyer la laine et datent approximativement de 2500 ans avant Jésus Christ. Plus tard, en Syrie, il y a environ 3 000 ans, le savon était fait avec de l'huile d'olive et de la soude végétale (obtenue à partir de cendres de plantes). Ce savon était particulièrement réputé pour ses propriétés désinfectantes, dues principalement à l'usage d'huile de baies de laurier dans sa fabrication. Ce savon existe toujours : le fameux savon d'"Alep".
Encore plus tard, les Phéniciens, excellents navigateurs et commerçants installèrent un campement et un comptoir dans le delta du Rhône, ils créèrent la ville de Phocée aux environs de 600 avant Jésus Christ et y produisirent du savon. Aujourd'hui, Phocée s'appelle Marseille.
Les Celtes entretenaient des relations commerciales très étroites avec les Phocéens et apprirent leur savoir faire. Faute d'huile d'olive, les tribus Gauloises, Celtes et Germaines employèrent de la graisse de chèvre et des cendres de hêtre pour confectionner une sorte de pommade qu'ils employaient pour nettoyer et entretenir leurs cheveux, ils appelaient cette pommade "sapo". À partir du XVème siècle, la région de Marseille devint un centre de production important, utilisant l'huile d'olive locale, la soude (à l'époque le mot "soude" désignait le carbonate de sodium) provenait d'abord des cendres obtenues par la combustion de plantes sodifères comme la salicorne.
En 1791, le Français Nicolas Leblanc inventa un procédé permettant d'obtenir de la soude à partir d'eau de mer. Il transforme le chlorure de sodium (le sel) en hydroxyde de sodium (la soude). Cette découverte révolutionnera l'industrie de La Savonnerie.
Se basant sur ces travaux, c'est en 1823, que le chimiste Eugène Chevreul expliqua la réaction de saponification et démontra que les corps gras sont formés d'une combinaison entre "glycérol" et acides gras. Au XIXème siècle, des huiles de "coprah" et de palme venant d'outre-mer furent employées dans les savons. Aujourd'hui, le savon est concurrencé par les tensioactifs synthétiques qui sont utilisés dans les détergents, les gels douches et les pains dermatologiques sans savon ou "syndets"(pour Synthetic Detergent). Les multiples emplois du savon (toilette corporelle, shampoing, lessive, vaisselle, entretien des sols et des sanitaires...) en font un marché très rentable pour les industriels mais, ces produits "modernes" (lessives et autres gels douche) sont très discutables. Tant par leur impact écologique (par la production, les emballages et la pollution des eaux usées) que par leur innocuité (risques d'allergies dû à la multitude de composants nouveaux) sans parler de leur inefficacité.
Ainsi, pour la toilette corporelle, les produits "sans savon" se sont installés sur la croyance en l'effet déshydratant du savon (certains savons, par exemple à la glycérine et au beurre de karité comme les nôtres, respectent particulièrement bien l'épiderme). Il est remarquable que dans ces produits le savon est remplacé par le "Laureth" sulfate de sodium (nommé sodium laureth sulfate dans les compositions). Le "Lauryl" éther sulfate de sodium ou Laureth sulfate de sodium, est un détergent et surfactant ionique fort, couramment utilisé en biochimie et biologie moléculaire. On le retrouve dans divers produits ménagers (savon liquide, gel douche, shampooing, pâtes dentifrices etc.), il est peu onéreux et est un agent moussant très efficace, mais moussant ne signifie pas lavant !...
PRIX LAMOUREUX
C'est un peu la page "autosatisfaction" du site; en effet, une fois par an, le conseil municipal de Vichy attribue ce prix au meilleur artisan de l'arrondissement de Vichy sans distinction de profession ni d'âge. Ce prix est destiné à mettre en lumière et à récompenser les plus hautes qualités professionnelles et morales d'un artisan immatriculé au répertoire des métiers. En novembre 1998, ce prix a été attribué pour la première fois à deux artisans (le jury ne récompense normalement qu'un lauréat), Marc PAIN, chocolatier et Emmanuel ABBE, savonnier de son état.
VISITES
Visite libre.
- De mars à septembre et à l'occasion du marché de Noël de Charroux, de 10h à 12h et de 15h à 18h,
- Durée de la visite : moins d'une heure,
- Fermé le lundi sauf en juillet et août.
ÉQUIPEMENTS ET SERVICES
- Parking,
- Animaux non admis
- Visite de l'exploitation,
- Boutique en ligne.
LANGUE(s) PARLÉE(s)
LANGUE(s) DOCUMENTATION
DATES ET HORAIRES DES VISITES
De début avril à début octobre.
Ouverture le mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 10h à 12h et de 15h à 18h.
(tous les jours en juillet et août).
Ouvert à l'occasion du Marché de Noël de Charroux.