Les premiers thermes de Saint-Nectaire à l'Époque Romaine...
Découvertes au début du XIXème siècle , les grottes du Cornadore occupent un volume souterrain creusé de main d’homme dans le granite de Saint-Nectaire, vieux de 340 millions d’années. Deux sources chaudes (22°C de moyenne annuelle) et minéralisées fournissent des eaux riches en gaz carbonique, en calcium, en magnésium, en sodium et en fer. La carbonate de calcium déposé forme des concrétions, des stalactites et des stalagmites. L’âge mesuré de 2000 ans sur l’une des stalactites, l’organisation des différentes salles et la présence de sources chaudes permettent d’admettre que les grottes sont les vestiges des bains et des thermes gallo-romains de Saint-Nectaire…
L'Auvergne appartient, avec les Pyrénées, aux régions les plus riches en sources thermales de France. Ses sources d'eaux minérales sont assez souvent chaudes (le record est de 82°C à Chaudes-Aigues dans le Cantal) et très souvent chargées en CO2 (c'est pourquoi on les qualifie de carbogazeuses). La majorité des eaux gazeuses françaises du commerce viennent d'ailleurs du Massif Central ou de sa périphérie immédiate : Badoit, Perrier, Quézac, Saint-Yorre, Salvetat, Vals… Bien qu'en majorité localisées dans des régions non calcaires (régions granitiques ou volcaniques), ces sources plus ou moins chaudes sont aussi très souvent chargées en carbonates et cations dissous : c'est pourquoi on les qualifie de
thermo minérales. Elles déposent des concrétions de carbonate de calcium. Celui-ci précipite continuellement sous forme de dépôts, qui emprisonnent parfois des débris végétaux, et édifient des roches appelées travertins.
Les dépôts des sources thermo minérales d'Auvergne sont le plus souvent jaune clair. Ils sont alors constitués de CaCO3 relativement pur. Parfois, ils sont totalement blancs, car additionnés de gypse (CaSO4, 2H2O), ou de couleur rouille, car riches en hydroxydes ferriques. Ces dépôts de gypse et d'oxydes ferriques sont directement liés à l'action de bactéries : ils correspondent plus précisément aux produits d'un métabolisme bactérien appelé chimiolithotrophie. Enfin, il arrive que la surface de ces dépôts soit plus diaprée, teintée de vert, bleu-vert, bronze, … car ils sont directement recouverts de biofilms de bactéries ou d'algues photosynthétiques.
Au cœur des volcans, les sources chaudes et froides émergent de fractures ouvertes qui se prolongent vers la surface. A Saint-Nectaire, on compte environ une cinquantaine de sources chaudes et froides. Ces eaux ont été utilisées pour prodiguer des soins thermaux; la présence de l'arsenic servait sans doute à soigner la peau et à guérir les plaies. Ces sources calcaires permettent, aujourd'hui, des activités artisanales : incrustation sur moulage et pétrification. Cornadore signifie "réservoir des eaux".
Jusqu'au premier siècle avant J-C, les premiers bains publics étaient de petits établissements sans luxe et avec peu de confort. L'eau était puisée dans un puits profond, et la chaleur était entretenue par un brasero fermé. Les établissements balnéaires publics, s'agrandissaient et apportaient de plus en plus de services; ils étaient ouverts aussi bien aux femmes qu'aux hommes. Les différentes salles étaient pour la plupart très décorées, de marbres somptueux, de mosaïques, d'œuvres d'art et de jets d'eau.
Prenant de l'importance dans la vie quotidienne des romains, les thermes romains devinrent un des symboles de l'architecture de Rome, marquant la présence de la civilisation romaine dans les territoires conquis de son Empire.
Vous visiterez les grottes du Cornadore, creusées à la main dans le granite et vous en découvrirez la géologie et l'histoire. Vous suivrez le parcours rituel des bains et des thermes de cette époque. Vous passerez de la salle tiède à la salle chaude où l'on peut encore voir deux baignoires parfaitement conservées.
Puis, dans la galerie piquetées de stalagmites, découvrez la piscine d'eau fraîche, les cuves des bains aux eaux naturellement chaudes, minéralisées et riches en gaz carbonique...