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VIC LE COMTE
Puy de Dôme - Auvergne - Rhône - Alpes
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Vic le Comte capitale du comté d’Auvergne...
Vic le Comte est située dans le Val d'Allier, à moins de vingt kilomètres au sud-est de Clermont-Ferrand et dix kilomètres d'Issoire. Une partie du territoire communal est couverte par la Forêt de la Comté. La commune est composée de plusieurs bourgs : Longues, Lachaux, Enval, Bord, Lépétade, Charbonnier et Brolac. Elle a fait partie, jusqu'en 2016, de la communauté de communes d'Allier Comté Communauté, intégrée dans le Pays du Grand Clermont et est considérée comme le principal pôle de vie du sud de l'agglomération clermontoise.
PRÉHISTOIRE
Des traces d'occupation préhistorique d'époque magdalénienne sur le territoire de la commune ont été trouvées au lieu-dit Enval (Abri Durif).
HISTOIRE
A partir du Xème siècle, les rois capétiens tentèrent d’étendre le domaine royal. Poursuivant cet objectif, Philippe Auguste confisqua, au début du XIIIème siècle, les fiefs du roi d’Angleterre, Jean sans Terre (la Normandie). Il lança également une expédition militaire sur les terres de Guy II. Ce dernier, comte d’Auvergne, était favorable au roi d’Angleterre. Philipe Auguste le dépouilla alors de presque tout son comté. Seule lui restât la région de Vic le Comte, hérissée de châteaux qui ne furent pas occupés par l’armée royale (Usson, Ybois, Saint-Babel, Buron, Mirefleurs, Busséol, Saint-Julien de Coppel, Crains). En 1229, Vic devient alors la capitale de ce petit comté et connut un développement que la localité n’aurait jamais eu sans cette circonstance : construction d’un palais, d’une enceinte fortifiée, établissement d’un siège de justice, d’une chancellerie, de diverses administrations...
1367 - Une charte de franchise
Deux novembre de l’an du Seigneur mil trois cent soixante-sept. Jean Ier, comte d’Auvergne tint dans son palais vicomtois une assemblée peu commune. En présence de son chancelier, de deux de ses chevaliers, il réunit une quarantaine de Vicomtois dont les quatre consuls. La Charte de Franchise venait d’être rédigée. Le comte, la main placée sur les Saints Evangiles, jura de la respecter.
Les grandes lignes de la Charte : la taille, impôt seigneurial par excellence, était fixée à une somme modique. Plusieurs clauses favorisaient le développement commercial et artisanal de la Cité. Certains articles visaient également à prévenir les violences. A titre d'exemple, une personne, qui dans un accès de colère, sortait un glaive contre son semblable, même s’il ne l’avait pas frappé, était condamnée à soixante "sols" d’amende ! La Charte prévoyait la création d’un pouvoir politique. L’administration courante fut confiée à quatre consuls élus par les habitants. Les consuls pouvaient également garder les clés de la ville et de la forteresse.
1473 - Fondation du couvent des Cordeliers
"Cordeliers" fut le nom que prirent les Franciscains établis en France. Le couvent de cet ordre mendiant s’installa aux portes de la ville.
1520 - Construction de la Sainte-Chapelle, joyau de la Renaissance
Entre 1520 et 1524, Jean Stuart, duc d’Albanie, cousin des rois d’Ecosse, époux d’Anne de la Tour, comtesse d’Auvergne fit édifier une Sainte-Chapelle au cœur de son palais comtal de Vic. Il confia à Rustici, artiste florentin et ami de Léonard de Vinci, le soin de sculpter les statues des 12 apôtres. Cet ensemble fut exécuté à Paris entre 1528 et 1529, époque durant laquelle Rustici devint le sculpteur attitré de François 1er.
1554 - Catherine de Médicis morcela le Comté d’Auvergne
Jean Stuart, duc d’Albanie, un temps gouverneur d’Ecosse, épousa l’une des dernières descendantes des comtes d’Auvergne, Anne de la Tour. La sœur de cette dernière avait épousé Laurent de Médicis, et à la mort sans descendance de Jean Stuart, le Comté passa dans les mains de la fille de Laurent de Médicis, Catherine de Médicis. La reine résida-t-elle à Vic ? L’histoire retient une simple nuit passée dans la ville. En pleine guerre de religion, dans l’espoir d’affermir l’autorité royale, Catherine de Médicis décida de faire entreprendre au roi Charles IX un voyage à travers la France. Traversant l’Auvergne, le cortège fit une courte halte à Vic le Comte les 29 et 30 mars 1566.
Quant au Comté d’Auvergne, Catherine de Médicis activa son morcellement en vendant ou en donnant peu à peu la plupart des sites périphériques à Vic : Enval (1554 ), Yronde (1559), La Chaux-Montgros (1574), Saint-Julien de Coppel (1586). Le Comté passa aux mains de la reine Margot qui continua le démembrement (Busséol en 1590). A sa mort, elle légua ce qui restait au futur roi Louis XIII.
1589 - Vic le Comte souffrit des guerres de religion
En 1589, le comte de Randan, ligueur, tenta de prendre possession de la ville et en fit le siège pendant treize jours. Pour l’incommoder, les Vicomtois n’hésitèrent pas à abattre les constructions des faubourgs qui pouvaient offrir à l’ennemi des positions excellentes pour canonner la ville. Même les deux clochers de l’église paroissiale furent sacrifiés. Randan ne put s’emparer de la ville et se replia.
En 1591, ce fut au tour du duc de Nemours d’assiéger Vic-le-Comte. Après un sévère bombardement, il leva le siège en échange de 2 500 écus. Au retour de la paix, Henri IV accorda des exemptions d’impôts pour permettre le relèvement de la ville. Les fortifications étaient alors dans un état lamentable et la belle tour carrée qui surmonte la porte Robin s’effondra.
1645, les dames de Fontevrault s’installèrent à Vic le Comte. Au milieu du XVIIème siècle, l’Auvergne comme le reste du royaume, connut le renouveau du catholicisme. Un grand nombre de maisons religieuses furent fondées surtout dans les villes où de riches particuliers nobles ou bourgeois dotaient les établissements. C’est le cas du couvent fondé en 1645. Il appartint à l’ordre de Fontevrault et rassembla des religieuses à la fois contemplatives et enseignantes. Elles accueillent des jeunes filles de la bourgeoisie locale pour faire leur éducation. Rénové en 1982, le Couvent des Dames est actuellement la bibliothèque de la communauté de communes Allier Comté Communauté.
Printemps 1789
Les habitants de Vic le Comte rédigèrent un cahier de doléances. Le cahier était surtout l’œuvre de François Cuel, avocat, dernier bailli du comté d’Auvergne, député suppléant aux États-Généraux, député à l’Assemblée législative et bientôt fondateur du club des Jacobins de Vic le Comte.
1792 - Un inventeur génial
Annet Pardoux, à l’âge de 17 ans, il décida de se consacrer exclusivement à son travail d’inventeur et installa son atelier à Vic le Comte. Une horloge représentant la Passion de Jésus-Christ, un mécanisme de quinze mille pièces animées reproduisant la Création, des presses à huile, un nouveau procédé pour broyer les noix, une mécanique pour fabriquer plusieurs sabots à la fois, des machines hydrauliques sont quelques-unes des nombreuses réalisations de cet inventeur génial.
1793 - Vic le Comte changea de nom
Pendant la Terreur, et dans le cadre de la politique de déchristianisation menée par le comité de Salut Public, la commune prit le nom de Vic sur Allier.
1830 - Longues était un port
L’Allier était alors navigable et des bateaux à faible tirant d’eau, les sapinières, transportaient hors de la province la plus grosse part des marchandises lourdes qui atteignaient ainsi les portes de la Loire jusqu’à Nantes. A l’apogée du trafic, au milieu du XIXème siècle, on recensait jusqu’à 8000 sapinières. Entre 20 et 30 bateaux par jour transportaient quelque 200.000 tonnes de marchandises. Longues était alors un port qui servait au chargement du vin produit sur les coteaux de la Limagne.
1855 - Le chemin de fer arriva à Vic le Comte
La ligne de chemin de fer arriva à Longues. Il fallait alors 10 heures pour rejoindre Paris. Les vignerons vicomtois, comme tous ceux de la région, alimentaient la capitale en vin. Le vignoble auvergnat était à son apogée. 1921- La papeterie de la Banque de France s’installa à Longues
La Grande Guerre eut une conséquence inattendue pour la commune de Vic le Comte. La papeterie de la Banque de France fut alors installée à Biercy en Seine et Marne. Le gouvernement jugea qu’elle est implantée beaucoup trop près des frontières allemandes. Aussi, les qualités hydrométriques de l’Allier et la situation des terrains à proximité de la voie ferrée firent de Longues un lieu idéal. La construction de la papeterie débuta en 1921 et les premiers billets en sortirent en 1923.
1969 - Début des fouilles de l’abri Durif à Enval
Yves Bourdelle commence à fouiller l’abri Durif à Enval et découvrit la seule Vénus connue à ce jour en Auvergne, ainsi que des perles de lignite, des plaquettes gravées et un ensemble représentatif d’outils et d’ossements datant de l'époque magdalénienne.
PATRIMOINE HISTORIQUE
Dans le petit village d'Enval, au pied des falaises de grès, a été découvert il y a plus d'un siècle, un très important gisement préhistorique daté du Magdalénien (environ 15 000 ans), avec des témoignages d'art mobilier (plaquettes gravées de figures animales et humaines). La présence humaine semble avoir été très importante. Plusieurs campagnes d'études ont eu lieu, notamment par Yves Bourdelle (1969-1987) et Frédéric Surmely (2009-2011). Des objets peuvent être vus au musée archéologique de Clermont-Ferrand.
La situation de capitale du comté d'Auvergne a laissé quelques bâtiments classés ou inscrits monuments historiques intéressants. Du château des comtes il ne reste plus que la porte d'entrée fortifiée.
PATRIMOINE RELIGIEUX
Église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre est connue comme étant la Sainte-Chapelle de Vic-le-Comte. En fait la Sainte-Chapelle n'est que le chœur de l'église paroissiale actuelle. La Sainte-Chapelle est l'ancienne chapelle du château des comtes d'Auvergne dont la construction fut commencée après 1505, date du mariage de Jean Stuart, duc d'Albany et régent d'Écosse, avec Anne de La Tour, comtesse d'Auvergne et de Boulogne, sur l'emplacement d'une chapelle romane. La Sainte-Chapelle reprit à l'origine le plan de la chapelle haute de la Sainte-Chapelle de Paris avec une nef unique à quatre travées. Elle fut consacrée sous le double vocable de saint Jean-Baptiste et de la Sainte Couronne. Elle a été érigée en collégiale en 1520. Ce monument est un des plus beaux de la Renaissance en Auvergne.
La Sainte-Chapelle possède des verrières qui ont été exécutées entre 1520 et 1525. La verrière placée dans l'axe du chevet reprend le thème traité à la même place dans la Sainte-Chapelle de Paris, l'arbre de Jessé. Le vitrail actuel a été entièrement refait au XIXème siècle. Les vitraux du côté nord représentent des scènes de l'Ancien Testament. Ceux du côté sud traitent des scènes de la Semaine sainte et de la Passion. Un vitrail, aujourd'hui disparu, représentait le couple de fondateurs agenouillés.
Au-dessous des vitraux se trouve une tribune en encorbellement avec des balustres portant les armes d'Auvergne, de Boulogne et de Stuart. Aux retombées des nervures de la voûte ont été placés, comme dans les autres Saintes-Chapelle, une suite de douze apôtres. Ils ont été réalisés en terre cuite, et refaits en partie. Au-dessus du maître-autel, des artistes florentins ont sculpté un retable avec des représentations des Vertus théologales (Foi, Espérance, Charité) et cardinales (Justice, Prudence, Tempérance, Force). Les cœurs d'Anne de La Tour et de Jean Stuart, morts en 1524 et 1536, ont été scellés dans l'autel.
La chapelle devint église paroissiale sous le vocable de saint Pierre, en remplacement de l'ancienne église paroissiale Saint-Pierre qui avait été construite à l'époque romane à l'extérieur de l'enceinte et qui a entièrement disparu. La Sainte-Chapelle est agrandie vers l'ouest en 1840, probablement par l'architecte diocésain Aymon Gilbert Mallay (1805-1883) en lui adjoignant une nef de cinq travées avec collatéraux dans un style reprenant celui du chœur. Des peintre verriers clermontois réalisèrent les vitraux de cette partie.
JUMELAGE
Vic le Comte est jumelée avec Parsberg (Allemagne) depuis 1987. Ce jumelage est une coopération décentralisée dans la thématique de la culture et du patrimoine.
ÉCONOMIE
La papeterie qui fabrique le papier des billets émis par la Banque de France est située à Longues dans la commune de Vic le Comte, elle emploie environ 300 personnes.
■ Visite(s)
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