L'Auvergne est un immense territoire vert, parsemé de lacs, de forêts et de volcans, elle est le royaume incontesté de la randonnée avec les deux parcs naturels régionaux du Livradois - Forez et des Volcans d' Auvergne. Chamois, mouflons, marmottes, merles de roche, faucon pèlerins habitent les pentes des monts du Cantal et les crêtes du Sancy. Avec ses 1886 mètres d'altitude, cette montagne représente le plus haut sommet du Centre France. Il y a plus de quatre-vingt dômes et anciens cratères dans la chaîne des Puys. Impossible de les gravir tous, à moins de prolonger votre séjour. Pourquoi pas, après tout, et puis, il vous reste encore à visiter les immensités verdoyantes
du Cézallier, les tourbières à la végétation étonnante (il y pousse certaines orchidées et plantes carnivores rarissimes), les landes de l'Artense, les Hautes Chaumes du Forez et les Bois Noirs du Livradois. L’Auvergne compte 51 espèces de mammifères sauvages, auxquelles il faut ajouter 27 espèces de chauves-souris. La faune auvergnate s’est enrichie d’espèces réintroduites autrefois pour la chasse (cerf, chevreuil, mouflon, marmotte et chamois), tandis que le lynx et le loup sont en passe de faire leur grand retour.
Un bilan que détaille Charles Lemarchand, président du Groupe mammalogique d’Auvergne. Les espèces protégées vont bien, à l’exemple de la loutre et du castor, qui sont réapparus sans intervention humaine. C’est également le cas du chat forestier ou de la genette. En quelques années, le chamois s’est étendu du Cantal et du Sancy à la chaîne des Puys, aux gorges d’Enval et à la vallée de la Sioule.
Plus largement, de nombreuses d’espèces sont mal connues, car discrètes et non emblématiques. Ainsi, le classement en Réserve naturelle de la Fontaine salée a permis la redécouverte du campagnol des neiges, dont la dernière mention remontait à plusieurs décennies. Par ailleurs, quinze espèces de reptiles s’activent au niveau du sol. Si les lézards se laissent facilement observer, il est plus difficile d’apercevoir des serpents ou des tortues.
Parmi les espèces les plus caractéristiques de l’Auvergne figurent la cistude, tortue autochtone de l’Allier, le lézard ocellé présent dans le sud du Cantal et la vipère péliade, fréquente dans les milieux frais du Massif central. Á ce tableau appartiennent aussi les amphibiens, représentant les plus primitifs des vertébrés terrestres, qui comptent une vingtaine d’espèces, presque toutes menacées et protégées. A la diversité des paysages auvergnats répond la richesse de la faune régionale. Au cours de promenades en forêt, dans les vastes plaines ou sur les plateaux, les amoureux de la nature croiseront peut-être le chemin d’animaux aussi fascinants que le milan royal, le cerf ou encore l’aigle botté. Ils apprécieront également les eaux poissonneuses des nombreux lacs, rivières et étangs de la région.
Faune terrestre et faune ailée
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Chevreuil |
Cerf |
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Les forêts des plateaux abritent de nombreux petits mammifères (fouines, belettes, hermines, lièvres, lapins, écureuils, campagnols), des sangliers ainsi que des cerfs et des chevreuils. Les oiseaux ne sont pas en reste, notamment dans le val d’Allier. Vous y verrez des rouges-gorges, des rossignols, des sternes, et même quelques rapaces comme le milan royal.
Les plaines sont survolées par de nombreux oiseaux dont des vanneaux huppés, et sont peuplées de petits mammifères (principalement des rongeurs) ainsi que de reptiles. L’extension des plantations de maïs entraîne la prolifération des sangliers qui y font de nombreux dégâts.
La forêt de Tronçais, dans l‘Allier, est peuplée de cerfs, biches et chevreuils. Le cerf, dont les bois poussent pendant l’été et tombent entre février et mai, est le plus gros représentant de la faune d’Auvergne. Il est capable de faire des bonds de 15 mètres de long ou de 3 mètres de haut. Au mois de septembre, où ont lieu de violents combats entre les mâles, on peut entendre ses "brames", cris de séduction destinés à affirmer sa supériorité et à attirer les biches vivant en hardes.
Les merles de roche et les pics noirs, oiseaux montagnards, préfèrent les hauteurs volcaniques , tout comme les hiboux grands ducs qui s’abritent dans les rochers. Les flancs du Cantal sont aussi, entre juillet et septembre, un lieu de transit pour de nombreux migrateurs, qu’il s’agisse de papillons, de coléoptères, d’oiseaux ou de chauves-souris. Les faucons pèlerins tentent de nicher dans la vallée de Chaudefour (Puy-de-Dôme), même s’ils sont souvent dérangés par les amateurs d’escalade. De nombreux papillons voltigent de fleur en fleur, et il n’est pas rare de croiser de magnifiques apollons. Ces papillons déploient leurs deux larges paires d’ailes blanches tachées de noir et parfois de rouge pour se réchauffer ainsi au soleil.
Les tourbières abritent aussi de nombreuses espèces animales. Certains papillons viennent s’y reproduire, et mouches, libellules, araignées, grenouilles ou lézards vivipares cohabitent sous l’œil du circaète "jean-le-blanc", du hibou des marais ou de la bécassine. Cette faune a dû, au fil des siècles, s’accommoder des conditions de vie particulières des tourbières, et certaines espèces se sont transformées pour pouvoir survivre.
Le mouflon corse
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Mouflon corse |
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Introduit dans les monts du Cantal et du Sancy dans les années 1950, ce mouton sauvage habite les terrains secs et caillouteux et les forêts claires de montagne. Les mâles ont des cornes en spirale qui, à la différence de celles des cervidés, ne tombent pas. La femelle allaite six mois l’agneau qu’elle met au monde au printemps. Actif du matin au crépuscule, le mouflon arpente avec agilité les versants. Les mâles sont solitaires, alors que les femelles vivent en hardes sous la direction d’une femelle âgée et expérimentée. Il est assez facile de les surprendre à la jumelle sur les pentes du puy Mary ou sur les versants du Sancy.
L’aigle botté
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Buse variable |
Aigle botté |
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Cet oiseau migrateur au corps élancé et au bec crochu arrive en France entre mars et avril, après avoir hiverné en Afrique du Nord ou dans le Sud de l’Espagne. Il niche dans la vallée de la Sioule et dans les gorges profondes, et apprécie les forêts claires ponctuées de clairières et inondées de ruisseaux. Cette espèce demeure assez rare en France, mais ses effectifs n’y ont pas varié de façon spectaculaire sur les dernières décennies.
Faune aquatique
L’Auvergne est une région de prédilection pour les amateurs de pêche à la ligne. Sa faune aquatique est extrêmement riche : salmonidés, carnassiers, poissons blancs… On prendra plus facilement au bout de sa canne un omble chevalier, un saumon de fontaine, une truite fario ou arc-en-ciel dans les eaux profondes et froides des lacs Pavin, Servières ou Bouchet (Haute-Loire). Le brochet, avec sa gueule armée de 700 dents acérées, préfère quant à lui des eaux riches en herbiers aquatiques, supports nécessaires à sa reproduction. Au XIXème siècle, le saumon atlantique était abondant dans les eaux de l’Allier, au point que certains contrats d’ouvriers notifiaient qu’on ne devait pas leur en servir plus de deux fois par semaine ! Aujourd’hui, le saumon, dont la pêche est suspendue, se fait rare. Sa population est passée de 30 000 adultes à moins de 1000, à la suite de la construction, en 1941, du barrage de Poutès-Monistrol sur le haut Allier. L’extinction a pu être évitée grâce à la mise en place d’un plan de sauvegarde et d’équipements (salmoniculture de Chanteuges, passes à saumons à Vichy) facilitant sa reproduction.
La loutre
Après une quasi-disparition, cet animal, protégé depuis 1972, recolonise une grande partie de l’Auvergne. La loutre vit dans les rivières des quatre départements ; sa présence témoigne de la qualité de l’eau et de l’environnement naturel. Carnivore, elle se nourrit de poissons, de grenouilles ou d’écrevisses pêchés dans la rivière. Si sa rencontre est peu probable (elle ne se laisse pas approcher en milieu naturel), on pourra deviner sa présence en apercevant, sous de grosses racines ou sous des éboulis rocheux, son gîte, appelé aussi "catiche", qu’elle habite pendant deux mois, le temps d’élever ses petits...
La chauve-souris
La région Auvergne possède 29 espèces de chauves-souris parmi les 34 observées en France. La particularité de notre région est d’abriter de nombreuses colonies de reproduction d’espèces menacées, mais avec de faibles effectifs c’est le cas par exemple du Petit Rhinolophe, espèce indicatrice de la qualité des paysages. Seules exceptions, la présence dans l’Allier de l’une des plus importantes colonies de reproduction d’Europe pour le Grand Murin et l’hibernation dans quelques gîtes de plusieurs centaines de Barbastelles. Il faut noter la reproduction d’espèces plus habituées aux régions de plaine au nord de la région comme le Murin de Bechstein, le Murin à oreilles échancrées... mais également des espèces méridionales comme le Molosse de Cestoni, le Vespère de Savi plus au Sud. Il faut mentionner également la présence d’espèces d’altitude comme la Grande Noctule (avec une des rares preuves de reproduction en France), la Sérotine bicolore, la Sérotine de Nilsson.... Même si des animaux peuvent être présents dans tous les milieux, quelques territoires sortent de l’ordinaire par leur diversité ou leurs effectifs. Pour l’Allier , c’est le cas du pays de Tronçais, des gorges du Cher, de la Montagne bourbonnaise. Pour le Puy de Dôme, ce sont le Pays de Couzes, les gorges de la Sioule, les gorges du Chavanon. Pour la Haute-Loire, il s’agit des gorges de l’Allier, de la Senouire et du Velay. Pour le Cantal, il s’agit de la Chataigneraie, du bassin de Massiac, des gorges de la Cère et des vallées des Monts du Cantal...
■ Visite(s)
conseillée(s)
• La flore auvergnate
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• Observatoires et migrations
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