Paris en Combrailles... calme et sérénité !
A L'ombre des grands tilleuls, se dégage une atmosphère incomparable. Dès votre arrivé, Néris les Bains vous plonge dans son univers. Calme, sérénité et douceur de vivre. Il semble parfois que le temps s'arrête. Au loin, une ligne noire, empanachée de brumes, les Combrailles barrent la route au voyageur arrivant du nord, repu de plaines à colza et d’étendues infinies. Cette forteresse minérale, au relief incertain, entaillée par l’eau de mille ravines secrètes, couche sur Montluçon l’industrieuse une ombre protectrice. Tout en bas, la ville a semé la plaine d’une volée de cheminées d’usine.
Aux beaux jours, le travail terminé, les citadins se réfugient dans leur montagne et investissent Néris l’exotique. A Néris, les époques les civilisations se bousculent, s’observent, se taillant un terrain à la mesure de leur caractère. Au creux du vallon où s’écoulait la source bienfaitrice déjà vénérée par les Celtes, cest la Néris voluptueuse, héritière de bonnes manières romaines, drapée dans larchitecture chamarrée de la fin du siècle dernier, égrenant les hôtels aux façades précieuses autour du parc centenaire.
De lautre côté de la route qui traverse la cité de part en part, juchée sur un promontoire défensif, léglise romane lui fait face: fondée au VIème siècle sur les ruines dun temple romain, rebâtie six siècles plus tard, surmontée d’un superbe clocher octogonal, elle veille sur la nécropole mérovingienne, qu’une vaste verrière permet de contempler avec une rudesse toute médiévale. Car elle fut grande, cette ville irriguée par l'une des grandes routes de l' Empire. César lui-même y aurait séjourné, avant de livrer bataille aux Arvernes. En conquérant ces contrées gauloises, les romains, gens de quil fallait une demi-journée de cheval pour en faire le tour. Les invasions barbares ont tout emporté sur leur passage, reléguant, pour longtemps, Néris au rang de maigre bourgade. Au XIXème siècle se parachève la renaissance de Néris. Les travaux du Grand Établissement thermal aboutissent en 1860. Équipé dinstruments modernes, plaqué de marbre vert, il accueille dorénavant une clientèle prestigieuse, de George Sand à Mérimée en passant par toutes les têtes couronnées dEurope.
La nécropole Mérovingienne dans l'enceinte du musée gallo-romain. |
Seule fausse note, lempereur Napoléon III préfère alors Vichy à Néris, une préférence qui a peut-être coûté à la bourgade un développement plus important. Au tournant du siècle, le casino ouvre ses portes à proximité des bains. L’aile principale abrite un magnifique théâtre, richement décoré par quelques architectes italiens inspirés. Restauré il y a quelques années dans l’esprit dorigine, il bénéficie de lune des meilleures acoustiques de la région. Les travées aux fauteuils tendus de rouge, les coursives encombrées de cordes, la scène inclinée lamellée de bois plaintif, les quatre " baignoires " encadrant la salle, enluminée de sculptures onctueuses, les guirlandes dampoules nous projettent en ces temps où la bourgeoisie insouciante venait sencanailler, pour une saison, hors des salons parisiens. Cest pour elle encore que lon construisit cette autre folie quest la gare, parée de grès rouge et coiffée de tuiles polychromes.
Un château plus qu’un terminus, que desservait l’un des lignes les plus chères de France, tant elle nécessita d’ouvrages d’art pour vaincre les fractures du Massif. Ville d’eau, citée de charme enchâssée dans le relief délicat des Combrailles, Néris mérite l’attention tant pour son patrimoine exceptionnel que pour ses sentiers cachés qui, au hasard de lacets escarpés, vous conduisent à quelques toits du monde, comme à Saint-Joseph, chapelle austère fichée au sommet d’une colline.
Tout en bas, Montluçon s’active. Néris, elle, détentrice de la mémoire, définitivement hors du temps, se laisse aller à la douceur de vivre.
De superbes monuments art déco ponctuent la cité Bourbonnaise. |
■ Visite(s) conseillée(s)
• La Maison du Patrimoine
• La ville de Néris les Bains
• Les Thermes de Néris les Bains
Mais aussi...
• L'ancienne gare - Centre Ville,
• Le Château du Cerclier - Cerclier,
• Le Château de Perassier - le Bourg,
• L'Église Saint Georges - Centre Ville,
• La Cathédrale Notre-Dame - Place des Vosges,
• Le Jardin Secret Parc - Médiathèque Valéry Larbaud,
• La Source de Néris les Bains - 6, Place des Thermes,
• Le parc des arènes qui occupe l'emplacement de l'amphithéâtre, dont subsistent quelques ruines...
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