Un rocher, piédestal d'une forteresse datant du moyen-âge, composée d'une multitude de jardins emmurés et de ruelles d'époque, caillouteuses. Dès le début de l'ascension en direction du sommet, on tente d'imaginer la vie d'autrefois… Une fraîcheur se dégage des anciennes habitations étroites vigneronnes, les caves longeant la ruelle, côte à côte. Parfois, des portes à claire-voie, des pigeonniers, des passages voûtés. Autrefois, l'activité de la vigne était très importante, elle demandait beaucoup de personnel. On aperçoit certaines habitations creusées dans la roche. Quelques-unes sont restaurées, d'autres tombent en ruines. Il faut être prudent et faire attention aux escaliers irréguliers, lissés par le temps. Pourtant, c'est les yeux en l'air que l'on est tenté d'avancer, en observant chaque recoin des sentiers et rues sinueuses.
Des ruines aux jardins
Quelques marches plus haut, un premier jardin, inspiré des jardins ouvriers apparus au XIXème siècle, fermé par un petit portillon. Derrière, une odeur de citron émanant de la mélisse. Plus loin, de la sauge, des choux, des oignons. La moindre parcelle de terre a été utilisée autour de la forteresse. Les pentes ont été remodelées en différentes petites surfaces planes cultivables, utilisant les anciens remparts comme murs de soutènement. Ces terrasses, appelées des "pailhats", sont entourées de pierres volcaniques remarquablement appareillées aux escaliers, pris dans le muret. En poursuivant les sentes pentues parsemées d'herbes sauvages, on découvre des bancs, disposés ici et là. Côté sud, les murets encerclent de6 figuiers de barbarie, des pruniers et de nombreuses plantes aromatiques. Ces espaces n'étaient pas des jardins d'agrément, ils étaient appelés les jardins de la soupe. La plupart des herbes étaient récupérées pour concevoir les repas.
Forteresse, maîtresse du fief
Une fois les dernières marches franchies, le plateau central du château offre une vue saisissante sur Champeix, ses coteaux et ses jardins privés en bord de la Couze Chambon. On retrouve ici le schéma typique des villages du moyen-âge. Des habitations groupées autour du château fort avec différentes zones de culture qui les encerclent. D'abord les jardins, les vergers puis les vignes et les grandes cultures. Le paysage n'enlève pas le charme des vestiges de la grande tour datant du XIIème siècle, ni celui de la chapelle érigée à l'époque romane. Le site conserve une multitude d'éléments chargés d'histoire, dont la porte d'entrée voûtée du château, un grand fossé à vocation défensive ou encore trois pigeonniers.
En quittant ce lieu archéologique et paysager, on peut poursuivre la découverte en pénétrant dans le jardin des sœurs, dépendance de l'ancien couvent. Il devait être construit comme ceux visibles sur les enluminures, avec un bassin au milieu, des jardins chargés de symboles. Le premier aménagement du site pourrait dater du VIIIème siècle. Il consistait en un terrassement du point le plus haut de la colline. Par la suite, le site a été plusieurs fois démoli, puis reconstruit avant d'être peu à peu réaménagé en cultures limitées par des murs. Une observation très attentive permet de deviner, au sud, une partie des remparts, reconvertis en mur de soutènement, ainsi qu'à l'ouest, un fossé qui servait de défense. Grâce à l’Armorial de Revel, nous disposons d’une représentation du château au XVème siècle, avant qu’il ne soit délaissé par les Dauphins et leurs successeurs, démantelé au XVIIème siècle et livré à la ruine. On peut toujours voir l'église Saint-Jean. C'est un petit sanctuaire à
nef unique et chevet plat qui date du XIIème siècle. A l'intérieur, des fragments de fresques évoquent des épisodes bibliques dont la danse de Salomé et le banquet d'Hérode.
HISTOIRE
Le château du Marchidial porte son nom de l'ancien auvergnat Marchidial, désignant la place du Marché, marché souvent sous la protection d'un seigneur percevant droit sur ce dernier. Champeix, au XIIème siècle, fut la seconde résidence des dauphins d'Auvergne et participa à la croisade contre Jérusalem. Les soldats qui revinrent de cette campagne ramenèrent avec eux un trésor auquel conduirait l'un des passages secrets (pas encore découvert) du château ou du village.
En l'an 1633, Richelieu ordonna la destruction du château pour que les nobles ne rejettent plus l'autorité royale (Louis XIII à l'époque). Aujourd'hui, il ne reste que l'église du château, une partie de la tour principale, les jardins et la base du donjon. Dans cette base se trouve l'ancien garde-manger pour tenir lors d'un siège. Le garde-manger se situe sur deux étages, le premier se situant sous la terre pour récupérer les eaux de pluie afin que la salle reste constamment fraîche. Au moyen-âge, les villageois et les soldats partaient dans la montagne pour aller chercher de la glace et la ramener au château pour la conserver l'été, la glace servant aussi à conserver les aliments. Au XVIIIème siècle une porte fut rajoutée pour pouvoir entrer dans le garde-manger (l'ancien passage se situe sur le toit).
DATES ET HORAIRES DES VISITES
Propriété de la commune.
Ouvert toute l'année.
EXPOSITIONS
Pendant la saison estivale, des expositions sont organisées.
Ouvert toute l'année.
Le Château est inscrit depuis 2006, au titre des Monuments Historiques.
■ Visite(s) conseillée(s)
• La ville d'Issoire
Mais aussi... • L'église romane Sainte-Croix, du XIIème siècle, modifiée au XVème et XVIème siècles. Église paroissiale d'un ancien couvent des Camaldules, l'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1926, • L'église Saint-Jean, ancienne chapelle castrale du Marchidial, datant du XIIème siècle. Inscrite partiellement au titre des monuments historiques en 1980, elle l'est intégralement depuis 2006. Elle possède des peintures murales des XIIIème et XVIIème siècles, restaurées en 1993, • La chapelle d'Anciat XIIème siècle, route de Plauzat, • Le menhir dit "Pierre Fichade" (en patois : pierre plantée), du néolithique, elle est classé en 1889 au titre des monuments historiques...
Sources partielles : Camille Fayet (journal La Montagne)
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