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LA ROCHE PERCÉE

Laveissière

Cantal - Auvergne - Rhône - Alpes

Zoom au survol des images

     


Curiosité naturelle du Cantal. cette grotte fut un ermitage et la tradition veut qu'elle ait été habitée par Saint-Calupan...

FOCUS

DépartementCantal
LocalitéLaveissière
Code postal15300
AdresseFraisse Haut - Vallée de l'Alagnon
Coordonnées GPS45° 07′ 00″ N, 2° 48′ 25″ E
Altitudeenviron 1240 m.
ThèmeDe la Préhistoire au XXème siècle,
habitat troglodyte médiéval
Propriétairenon renseigné
Contact04 71 49 50 08

La Roche Percée est une grotte et un habitat troglodyte médiéval se situant à flanc de falaise sur les hauteurs du hameau de Fraisse-Haut (commune de Laveissière) dans la vallée de l'Alagnon en Haute-Auvergne. Cet habitat troglodyte médiéval se divise en trois niveaux, taillés en ciseau, reliés par des escaliers. À proximité de l'entrée se trouve une demoiselle coiffée. La grotte a été sommairement sécurisée par la commune grâce à des rampes en fer facilitant la découverte de l'ensemble de la grotte. Son accès se fait soit depuis le le PR jaune partant de Fraisse-Haut (250 mètres de dénivelé), soit depuis le GR 400 passant au-dessus et reprenant le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

Aucun document n'a été retrouvé à son sujet, mais certains indices laissent penser que son occupation remonte loin dans le temps. La Roche Percée puise ses origines probablement de la Préhistoire, sa situation protégeant l'Homme de tous prédateurs. Les écrits de Grégoire de Tours stipulent une occupation pendant l'Antiquité, où elle servait de repli pour les habitants de la vallée en cas d'invasion ennemie. Puis elle servit évidemment de lieu d'ermitage pendant le Moyen-âge, notamment pour Saint-Calupan. Enfin, elle servit d'abri pastoral pour les bergers, jusqu'au début du XXème siècle où deux femmes l'occupaient.

 

LÉGENDE

La légende veut que Saint-Calupan, un des premiers évangélisateurs de Haute-Auvergne, ait vécu en ermitage une grande partie de sa vie à la Roche Percée. Né probablement en 526 en Haute-Auvergne, Calupan trouve vite sa vocation religieuse et intègre le monastère de Méallet près de Mauriac. Il y fit vœux de pauvreté et d'abstinence. Ces vœux l'empêchèrent de se donner aux travaux des champs, ce qui lui valut les vifs reproches de ses camarades inquiets pour la richesse du monastère. Écœuré de cette mentalité, il décida de prendre le chemin de l'ermitage et de se retirer dans la grotte de la Roche Percée. Cette grotte, isolée de tout, surplombe une vallée couverte de sapins dans laquelle serpente une petite rivière. Calupan se nourrissait de racines, ne sortait jamais de sa grotte et passait ses journées à prier. Parfois, les serpents s'enroulaient autour de son cou et accompagnaient le Saint. Calupan raconta même avoir rencontré deux dragons, incarnés par le Diable, qu'il terrassa grâce à sa foi.

À la nouvelle de la présence d'un ermite, les quelques habitants de la vallée vinrent présenter des offrandes à Calupan qui les remercia en leur donnant sa bénédiction. Un jour, un pauvre homme sourd vint rencontrer le Saint, et celui-ci, touché par l'effort du vieil homme, lui toucha les oreilles et par miracle l'homme retrouva l'ouïe. À cette nouvelle, des centaines de personnes acheminèrent des infirmes jusqu'à l'ermite et de nombreux miracles eurent lieu. Les journées de Calupan étaient désormais rythmées par de nombreuses visites, que ce soit pour une guérison, une bénédiction ou pour un simple conseil. Calupan communiquait et les bénissait en passant sa main dans une petite ouverture depuis le haut de la grotte. Informés de cette histoire, l'évêque de Clermont Saint Avit et l'historien Grégoire de Tours vinrent rendre visite à l'ermite. Le premier, impressionné par sa foi, ordonna Calupan diacre et le canonisa, malgré l'humble réticence du Saint, tandis que le deuxième raconta sa vie dans son livre la Vie des Pères (chapitre 9). Quelques années après, en 576 à l'âge de cinquante ans, Calupan fortement affaibli, mourut dans sa grotte et ses fidèles enterrèrent son corps à l'entrée de la grotte.

HISTOIRE

La Roche Percée puise ses origines probablement de la Préhistoire, sa situation protégeant l'Homme de tous prédateurs. Les écrits de Grégoire de Tours stipulent une occupation pendant l'Antiquité, où elle servait de repli pour les habitants de la vallée en cas d'invasion ennemie. Le site très ancien n’est mentionné qu’une seule fois dans les textes, au XVème siècle dans un terrier de Chambeuil, sous le terme de roche de Fraixe. Il servit d’habitat paysan, comme le montre un dessin du carnet de voyage de Delécluze en 1821. Après être passé par Saint-Flour, Chaudes-Aigues et Murat, et avant de traverser les montagnes, Delécluze grimpe à ce qu’il appelle la grotte de l’Hermitage de Fraysse-Haut. Il croque les grottes sur son album, agrémentées de deux personnages : une femme devant la porte et un homme en pleine action dans ce qui semble être un champ de blé. La légende de l’image confirme la présence à cette époque d’une famille de cultivateurs qui, à grand-peine, font croître quelques grains parmi ces rochers. On a peine à croire qu’un champ quelconque ait pu être cultivé sur la terrasse relativement étroite qui s’étale devant la grotte, mais Delécluze est formel et son dessin ne saurait mentir.

La destination de cet habitat, à des fins purement utilitaires, a longtemps échappé aux érudits locaux et aux voyageurs. La première mention de la Roche Percée apparaît sous la plume de Pierre Legrand d’Aussy, visiteur consciencieux et systématique de l’Auvergne en 1788 et 1789 : Au-dessus de la Veissière sont différentes cavernes, creusées autrefois dans le tuf volcanique. Si, comme le prétend la tradition, il y en a une d’elles dans laquelle saint Austremoine, l’apôtre de l’Auvergne, vécut caché pendant quelque temps, elles doivent être fort anciennes. Il ne sera plus par la suite question d’Austremoine, premier évêque de Clermont, dont aucune légende ne prétend qu’il se soit retiré en Haute-Auvergne. En revanche on retiendra l’idée d’un ermitage.
Le premier Dictionnaire Statistique du Cantal de Jean-Baptiste Deribier du Châtelet, publié en 1824, évoque deux grottes ou cavernes à Laveissière : On remarque également à La Veissière le château et les cavernes creusées dans le rocher au-dessus du village. Un peu plus loin : On remarque au Fraysse-Haut des grottes très curieuses qui avaient été, dit-on, la retraite de saint Calupan. Il semble que Deribier n’ait pas mis les pieds sur place et se base sur des on-dit. Il est le premier à évoquer Calupan, Legrand d’Aussy ayant parlé quant à lui d’Austremoine. Deribier revient sur Calupan dans sa notice consacrée à Méallet, arrondissement de Mauriac, mais de façon plus détaillée, puisqu’il nomme le rocher accueillant la grotte (le Rocantou). Il ajoute que l’entrée de la grotte aurait été accidentellement fermée par un éboulement. Deribier, qui vivait au Châtelet, à Ydes, connaissait bien la région de Mauriac et beaucoup plus mal celle de Saint-Flour ou même de Murat.

Le Dictionnaire statistique du Cantal seconde mouture (1852-1857), réalisé par un collège d’érudits successeurs de Deribier, reproduit les hésitations du devancier et place Calupan alternativement à Laveissière et à Méallet. L’article consacré à Laveissière présente ainsi les choses : Dans une falaise de conglomérat qui règne le long de la montagne, au-dessus du village, est creusée une grotte formée de trois étages liés par des escaliers intérieurs et comprenant, à chaque étage, plusieurs compartiments taillés au ciseau. Cette grotte fut évidemment un ermitage, et la tradition veut qu’il ait été habité par saint Calupan, l’un des premiers apôtres de l’Auvergne. L’auteur de ces lignes, probablement Paul de Chazelles, est un bon connaisseur de cette partie du Cantal, et du reste la description de la grotte est assez exacte et provient d’un homme qui connaît les lieux. Il est d’autant plus étonnant de voir Chazelles ignorer qu’une trentaine d’années plus tôt le site était habité et même cultivé, comme le rapporte Delécluze en 1821. Pour lui, il est évident que seul un ermite a pu vivre en cet endroit particulièrement peu accessible.

A PROXIMITÉ

 

Moulin de Chambeuil et ses cascades

Le moulin est de petite taille, extérieurement, il ressemble à un four banal avec ses murs épais en pierre volcanique, sa voûte en pierre, son toit de lauzes et sa petite fenêtre. Le moulin date de 1811. Un an après, un deuxième moulin fut construit sur le ruisseau, le moulin du Château qui, en effet, se trouve à côté des ruines du château de Chambeuil. Dans ces deux moulins, on travaillait essentiellement le seigle. Ils sont restèrent en activité jusqu'au premier quart du XXème siècle. Les moulins furent ensuite laissés à l'abandon avant d'être restauré. Le mécanisme est simple. L'eau du ruisseau s'engouffre à l'intérieur du moulin par un canal de dérivation et entraîne la roue qui actionne les meules. Le moulin de Chambeuil est situé sur la commune de Laveissière, en Haute-Auvergne. Plus précisément, il se trouve en haut du village éponyme, sur la rive droite du ruisseau du même nom, qui se caractérise par la présence de nombreuses cascades. On y accède depuis le parking à gauche par la route qui va de Chambeuil à la Bastide.

 

 

Fours banaux et petit patrimoine local

Sous l’Ancien Régime et jusqu’à la Révolution, selon les provinces, le poids de la seigneurie ou celui de la collectivité, les paysans cuisaient leur pain soit dans un four individuel, soit dans le four communal ou soit par obligation dans le four banal appartenant au seigneur. Ce dernier, au nom du droit de ban, percevait une redevance, souvent en nature, mais il devait en contrepartie entretenir le four et le chemin qui y conduisait. Ce four banal était généralement affermé à des boulangers appelés fourniers. Matériellement, il est évident que rien ne distingue un “four banal” d’un four communal ; ils sont l’un et l’autre “servis” par un fournier, qui, sous la forme d’une part de pâte, de la braise et parfois d’une somme d’argent, par tourte cuite, prélève un droit au profit du propriétaire de l’installation. Les fours communs, sont souvent, dans le langage commun, nommés banaux, c’est alors qu’ils appartiennent à une communauté d’habitants qui les a acquis, à titre onéreux, de son seigneur, et qui, comme son ayant-cause, s’est substituée à ses droits. Des pâturages d'estives où l'Alagnon prend sa source, vous découvrirez un important massif de résineux et de hêtres, entaillé par torrents et cascades pour retrouver sa vallée verdoyante, à la rencontre d'une faune et d'une flore importantes et variées. En parcourant ses différents hameaux et villages, vous découvrirez un patrimoine rural, témoin de la vie d'antan : bâtiments de ferme traditionnels, burons, moulin, fours à pain, fontaines, abreuvoirs, travail à ferrer.

ÉQUIPEMENTS ET SERVICES

- Animaux domestiques admis.

ALTITUDE MOYENNE

- 1240 m.

 

■ Visite(s) conseillée(s)


• La Maison du buronnier à Laveissière
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