FOCUS |
Département | Haute-Loire |
Localité |
Auzon |
Code postal | 43270 |
Coordonnées GPS |
45° 23′ 33″ N, 3° 22′ 21″ E |
Population | 1000 h. env. |
Arrondissement | Le Puy en Velay |
Altitudes moyennes | 880 m.1172 m. |
Gentilés | Abrestois / Abrestoises |
Type | commune rurale |
Cours d'eau | La Borne |
Mairie | 04 70 98 69 12 |
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Bâti en amphithéâtre sur le flanc méridional du volcan de Borie; belle unité des toits, rues anciennes, Allègre est un petit village au nord-ouest du Puy en Velay. Le nom "Allègre" fut cité pour la première fois au XIIIème siècle. Il vient du mot latin "ALACER" qui signifie : ardant, vaillant...Porte d'entrée Sud du Parc Naturel Livradois-Forez, Allègre est une station climatique qui allie l'air pur dû à son altitude et un ensoleillement des plus élevés du département. Cette bourgade aux ruelles pittoresques, est une ancienne cité féodale blottie au pied de la "Potence", vestige d'un imposant château construit au XIVème siècle. Elle étage ses maisons aux toits rouges sur les pentes d'un ancien volcan (le Mont Baury).
Le nom de la localité est attesté sous la forme Grazac en 946. C'est en 1217 que l'on commencent à trouver l'appellation Alègre pour la première fois; ceci en alternance avec l'appellation Grazac qui, avec les années, va définitivement disparaître au bénéfice d'Allègre que l'on connait actuellement. Allègre était le nom de la famille noble possédant le château dominant le village.
Allègre, ainsi nomma-t-on ce lieu du Velay, entre 1 000 m et 1 100 m, sur ses quatre volcans : Mont-Bar, Mont-Baury, Montchaud, Ringue.
CURIOSITÉS
L'ancienne cité féodale, la Potence (illuminée la nuit, avec son curieux alignement de mâchicoulis tréflés), la Porte de Monsieur, entrée Sud de la première enceinte (bien conservée), la Porte de Ravel, entrée Nord avec sa tour à meurtrières, les anciens hôtels particuliers ou maisons fortes qui entourent la place du Marchédial, la chapelle Notre-Dame de l'Oratoire (Pieta en bois sculpté et peint, du XVIème siècle), l'église Saint-Martin et son chœur gothique, la croix de la Place de la Grande Fontaine (socle à sept pans), le calvaire figuratif près du cimetière, le panorama de la table d'orientation, la Maison du Mont Bar : exposition permanente sur le thème du volcanisme.
HISTOIRE
Des groupes néolithiques montés par les vallées de la Loire et de l’Allier occupèrent les plateaux volcaniques de Velay, laissant mégalithes et roches à bassins. Une tribu gauloise celte, les Vellaves, donna son nom à la région. Parmi les antiques familles de chevalerie installées là, les premières croisades en conduisirent au déclin, d’autres prospérèrent, dont une qui se rendit maître de ces terres dont elle porta le nom : les d’Alegre. Au pied du flanc sud ensoleillé du volcan de Baury, était un bourg nommé Grasacum, connu bien avant l’An Mil, rassemblé autour de son église romane dédiée à Saint-Martin. Grazac s’élargit à l’époque faste des XIIIème et XIVème siècles jusqu’à fusionner avec le site des d’Alegre en haut du mont Baury. Les monts du Forez et du Velay étaient une frontière dans le jeu politique mouvant entre les seigneurs du domaine royal, ceux de Bourgogne ou de Savoie, les comtes-évêques du Puy. Les terres et le château des d’Alegre étaient sur cette frontière. Il ne reste, aujourd'hui, aucune trace de la forteresse.
Les Tourzel, nouveaux seigneurs d’Allègre, bâtirent leur château au tout début du XVème siècle sur le neck volcanique à l’extrémité sud du rebord du cratère du Mont-Baury. Ce fut une bastille en paquet de chandelles, bloc de neuf tours rapprochées, reliées par de solides courtines. La nouveauté fut son couronnement supérieur, partout à la même hauteur, qui formait une terrasse sur laquelle on pouvait déplacer rapidement hommes et bouches à feu. L’influence de la toute récente Bastille de Charles V était incontestable. Charles était frère de Jean, duc de Berry, protecteur du nouveau seigneur d’Allègre...
Des Alegre aux Tourzel d’Allègre
Les Alègre, chevaliers puis barons, étaient connus sur ces lieux dès 1122. Pistache a lié sa baronnie Vellave à l’Auvergne en menant en 1321 un long procès contre la sénéchaussée de Beaucaire qui voulait la tenir attachée au Languedoc. Ces premiers Alègre s’éteignirent en 1361 avec Armand IV, tué lors d’une razzia.
Le bourg de Grajac avait été pillé, mais la forteresse des Alègre, assiégée en 1361 et en 1365, n’avait pas été prise. La veuve d’Armand IV et son neveu se disputèrent la baronnie. Le duc de Berry trancha en y plaçant Morinot de Tourzel, un de ses favoris. Frère de Charles V et oncle de Charles VI, Berry conforta la frontière de ses domaines en plaçant ses affinités le long de ses frontières : Viverols, Baffie, Allègre, etc.
La nouvelle famille venue de Tourzel (Puy-de-Dôme) écarta ses rivaux de 1385 à 1393, puis bâtit sa "bastille" et ses enceintes. Dès lors le château et la ville appartinrent à ces puissants chevaliers de Tourzel, Champeix, Cunlhat, qui devinrent les "Tourzel d’Allègre" dits Alegre. Tandis que son père était un simple capitaine de Nonette, Morin, dit Morinot puis Morinot de Tourzel, refondit Allègre. Son fils Yves Ier reçut Charles VII en janvier 1425. Son second fils, Pierre, perdit la vie à Azincourt. Autorisé et confirmé par Yves (1435) et son fils Jean (1463 et 1484), les huit hôtels du XVème siècle furent bâtis dès 1435, quatre ans après la mort de Jeanne d'Arc. Bertrand de Tourzel, fils cadet d'Yves I, baron de Puysagut et de Busset, chambellan du Roi et capitaine de cent lances, maria ses filles à deux importants personnages de la Maison de Bourbon, Marguerite à Pierre, bâtard de l'évêque de Liège, souche de la branche de Bourbon-Busset et Catherine à Charles de Bourbon, prince de
Carency.
Yves II, beau frère du maréchal de La Palisse et compagnon de Bayard, fut tué à Ravenne en 1512, ainsi que son fils Jacques II. Gabriel reçoit François Ier à Come, dont il était gouverneur en 1532, puis à Allègre en 1533. C’est lui qui ajouta à la tour des Tourzel cinq "fleurs-de-lis" d’or en 1526, puis six, d’abord en orle et enfin en deux pieu, en 1527. Yves III, échanson du roi, créé marquis par Henri III en 1576, fut blessé lors d'une arquebusade en juin 1577, il fut assassiné peu après dans le château en 1577.
VESTIGES
L'ancien bourg médiéval |
Le manoir
La maréchale de Maillebois, fille d’Yves V, fit édifier un manoir moderne au pied des ruines qu’elle aimait. Elle mourut en 1756. Le marquisat d’Allègre fut vendu et les terres d’Allègre dépecées. Les intempéries ravinèrent les ruines et les propriétaires réutilisèrent ou vendirent les plus belles pierres. Les habitants vinrent puiser dans cette carrière, ce qui explique le nombre des pierres de réemploi à Allègre. Abandonné lui aussi, le manoir de la comtesse de Maillebois, dont le rez-de-chaussée, décoré de noir et rouge, qui servit de salle de justice de paix après la Révolution. Il fut rasé en 1830. Le mur qui reliait les deux demi-tours pleines s'écroula partiellement laissant un grand vide qui fait penser à un immense gibet ou à un portail géant. En 1946, le couronnement de mâchicoulis faillit s'écrouler, suscitant un grand émoi parmi les habitants.
PATRIMOINE HISTORIQUE
Le château
Les ruines de l'ancien château d'Allègre, planté à 900m d'altitude, au sommet du village. Le château féodal est l’œuvre des premiers seigneurs de la deuxième dynastie de seigneurs d’Allègre, les Tourzel, et fut édifié au début du XIVème siècle. Morinot de Tourzel, à qui le duc de Berry avait fait don de la baronnie d’Allègre (1385), entreprit des travaux de réfection et de construction de la muraille d’enceinte. Ces efforts furent poursuivis par son fils Yves Ier, qui s’attacha à embellir le château, le dotant notamment de sa caractéristique frise de mâchicoulis tréflés. Tel quel, ce château, avec ses 23 tours, fut l’un des plus beaux et des plus considérables de la région. Ravagé par un incendie en 1698, et en dépit des tentatives de reconstruction faites dès l’année suivante, le château ne se remit pas de la catastrophe et fut finalement vendu au milieu du XVIIIème siècle. L’action des nouveaux propriétaires, qui usèrent du château comme d’une carrière de pierres, et le temps firent le reste : il n’en subsiste plus aujourd’hui, outre le vestige d’une autre tour plus petite, que deux tours du corps de logis, reliées entre elles par la seule corniche de l’ancienne courtine, dont le reste s’est effondré, donnant à cette ruine une silhouette singulière, qui lui valut l’appellation de la Potence.
PATRIMOINE RELIGIEUX
Église
Au Moyen-âge, une église romane dédiée à saint Martin de Tours est mentionnée à Grazac, faubourg d’Allègre. Une église gothique la remplaça. Le clocher s’effondra en 1822, reconstruit avec des pierres de la chapelle Saint-Yves et de la Porte de Ravel. Les huit chapelles latérales furent démolies, leurs dalles tombales noyées sous les carrelages. En façade, la dalle tombale érodée d’un religieux porte une croix gravée cantonnée d’un écu au monogramme IHS que porte une clef de voûte du chœur.
Les vitraux, datés de 1885 à 1900, forment un ensemble complet et cohérent, quoique non protégés au titre des M.H. On compta jusqu’à cinq congrégations religieuses à Allègre, dont des Dominicaines et des Franciscaines ainsi que des pénitents blancs qui étaient des laïcs.
EXPOSITIONS
- Le Mont Bar et sa tourbière unique en Europe (visites organisées par le CPIE),
- Le sentier botanique au pied du Mont Bar,
- Le Cheminarbre - Visites guidées du secteur historique (juillet/août),
- Atelier d'art (vitrail et dentelles)...
VESTIGES
Monnaies et médailles gallo-romaines découvertes dans le cratère de Bar.
HÉBERGEMENTS
Hôtels, restaurants, terrain de camping municipal, gîtes ruraux, meublés, gîtes de groupes...
LOISIRS
Tennis (2 courts), boulodrome, vélo tout terrain (location), stade, circuits pédestres (balisés) cueillette de fruits sauvages (myrtilles) et de champignons, centre équestre, baignade au lac de Malaguet (5 km.), randonnées avec des ânes, fêtes de Pentecôte, fête Médiévale (3ème dimanche de juillet), brocante et vide grenier (2ème quinzaine d'août)...
Édifice classé au titre des monuments historiques.
■ Visite(s)
conseillée(s)
• Le château d'Allègre
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