Le culte des saints est étroitement lié aux origines et à l'histoire des paroisses. Alors qu'à l'époque paléochrétienne, la seule église est celui du chef-lieu épiscopal, le haut Moyen-âge voit se multiplier la création d'églises qui tissent le réseau paroissial.
Celui-ci a subsisté jusqu'à nos jours sans grandes transformations, et il a induit le découpage communal. La fondation de ces églises est parfois imputée, avec plus ou moins de preuves historiques, à des saints eux-mêmes, tel Martin, infatigable évangélisateur des Gaules. Mais toutes ont en commun d'avoir un vocable, plaçant l'édifice sous le patronage d'un saint titulaire qui est généralement aussi le patron de la paroisse.
Ces fondations nécessitent des reliques, dont le culte (et le trafic) est intense. Le patronage de l'église et de la paroisse n'est qu'un aspect de la protection demandée aux saints. Il existe, également dans le cadre paroissial, des patrons secondaires, honorés dans des chapelles rurales où l'on se rend en procession. Les patronages corporatifs, multipliés à la fin du Moyen-âge, ajoutent au culte du patron de la paroisse celui du protecteur, tel le saint, dans le vignoble, plus spécialement chargé de la protection des vignes...
Ces cultes multiformes et plus ou moins folklorisés traduisent tous le besoin collectif d'intercesseurs, expression de l'espérance, des peines et des craintes des communautés de fidèles. C'est pourquoi le saint patron, personnification de la collectivité, représente, à proprement parler, son patrimoine...
|