FOCUS |
Département | Haute-Loire |
Localité | Monistrol sur Loire |
Adresse | 4 bis, Allée du Château. |
Code postal | 43120 |
Coordonnées GPS | 45° 17′ 33″ N, 4° 10′ 08″ E |
Altitude | 600m. |
Style | Médiéval |
Propriétaire(s) | La commune |
Époque(s) | XIIème, XVIIème siècles |
Protection | Inscrit M.H en 1935 |
Contact | 04 71 66 03 14 |
|
|
Ancienne résidence des évêques du Puy, seigneurs de Monistrol jusqu'à la Révolution. L'architecture marie le XIVème siècle (porte ogivale), le XVème (les deux grosses tours), le XVIème (le décor intérieur de la tour Barbe), le XVIIème (le très rare escalier d'accès, à double volée et plan incliné), le XVIIIème (l'escalier intérieur et sa grille de fer forgé). Le château de Monistrol fut cité pour la première fois en 1165 et fut acquis en 1270 par les Évêques du Puy, dont il fut, jusqu'à la Révolution, la résidence d'été. Sous le règne de Louis XIV, la forteresse fut transformée en château d’agrément, comme en témoigne sa majestueuse façade.
HISTOIRE
Après cinq siècles, en 1791, le château et son parc furent vendus comme bien d’église. Le château fut saisi comme bien d’émigré. Son parc fut immédiatement vendu en parcelles. Mais le château lui-même resta invendable. Quelque temps plus tard, le propriétaire retrouva son château (sans le parc). Il chercha à s’en débarrasser et finit par le vendre à la ville, en 1811, pour y installer un "dépôt de mendicité", afin de mettre au travail les mendiants du département. Le projet ne vit pas le jour. Le bâtiment fut coupé en deux pour être vendu dans les meilleures conditions : côté sud une école, et côté jardins, un particulier. Cette seconde partie devint hospice de 1911 à 1989. L’école privée quitta son aile pour de nouveaux locaux en 2006. La commune est désormais responsable de la totalité du château.
Peu avant la Révolution, la magnifique rampe qui orne l’escalier d’honneur intérieur fut forgée. Récemment restauré, le château des évêques domine la cité de Monistrol de ses deux tours du XVème siècle. On peut y contempler des statues exceptionnelles du XVIème siècle, ainsi qu'une passionnante exposition sur "les maladies et les médecines" au fil des âges.
LES ORIGINES
Tel qu’il se présente actuellement, le Château des Evêques est l’œuvre de plusieurs siècles. Avant l'actuel Château des Evêques aurait existé un édifice plus ancien, un château primitif, le “Château-Vieux”, mentionné comme terroir en 1454 et situé aux Côtes de Bilhard, au confluent des ruisseaux de Saint-Marcellin et de Piat. La première mention qu’on ait du “château”, se trouve dans une bulle de confirmation des possessions de l’évêché du Puy, accordée par le pape Alexandre III en 1165. Il y est écrit : "burgum et castrum de Monistrol". Dans une autre bulle, celle du pape Clément IV en 1267, il est confirmé que le bourg et le château de Monistrol étaient compris dans la mouvance de l’évêque du Puy. C’est en 1270 que Guigon, seigneur de Saint-Didier, seigneur de Monistrol et de son mandement (sa seigneurie justicière), vendit le château à l’évêque du Puy Guillaume de la Roue, moyennant la somme de 1360 livres, afin de pouvoir équiper sa troupe en partance pour la Croisade de Saint-Louis : la vente comprenait les appartenances dudit château, avec tous les droits et revenus qui en dépendent, juridiction, patronages, chemins publics et privés, péages, usages, moulins, fiefs, lods, terres, prés, jardins, vergers, etc. Deux ans plus tard, Guigon donna quittance à l’évêque du Puy, pour la totalité de la somme.
L’évêque Guillaume de la Roue (1260-1282), ancien moine de la Chaise-Dieu où il fut inhumé, était un homme à poigne : il eut de vifs démêlés avec les Polignac, ainsi qu’avec sa cité épiscopale dont il supprima en 1277 le consulat, à la suite d’insurrections. Est-ce lui qui, nouveau seigneur de Monistrol, voulut bâtir un château plus important et plus habitable ? C’est vraisemblable : le château neuf sera édifié plus près du bourg, sur le point culminant de l’éperon de Monistrol, sur un site moins naturellement défendu. C’est en tout cas ce château neuf que les évêques qui se succédèrent fortifièrent, agrandirent et embellirent au cours des siècles.
LA RÉSIDENCE ÉPISCOPALE
Et de fait, à partir du moment où ils en devinrent propriétaires, les évêques du Puy marquèrent une prédilection pour leur château de Monistrol : le 8 août 1309, à l’occasion de la fondation de la Collégiale de Saint-Marcellin par Jean de Castanet, fondation instituant un chapitre de 13 chanoines, le château fut désigné sous le terme d’oppidum, c’est-à-dire place-forte, et Monistrol fut dite seconde ville du diocèse. Un peu plus tard, l’évêque Jean de Chandorat mourut au château de Monistrol, le 15 septembre 1356. L'un de ses immédiats successeurs, Pierre VIII d’Ailly (1395-1397), surnommé le “marteau des hérétiques”, entreprit d’importantes réparations au cours de ses séjours prolongés. A cette époque, l’entrée principale du château était vraisemblablement à l’opposé de l’actuelle, sur la façade sud-ouest, le long du chemin de l’Ermitage. On y voit toujours la voûte de ce qui devait être la poterne d’entrée, à côté de la petite tour “du
buisson”.
JEAN DE BOURBON
Mais c’est à Jean de Bourbon (1443 -✟1485) que revient le mérite d’avoir transformé le château. Fils naturel reconnu de Jean Ier, duc de Bourbon, il obtint le pallium des mains du pape Eugène IV qui le fit évêque en lui accordant la dispense sur le défaut de sa naissance, compte tenu de ses grandes vertus. Les armes de l’évêque étaient d’azur, à trois fleurs de lys d’or, 2 et 1, à la cotice de gueules brochant sur le tout . Le sceau secret de Jean de Bourbon offre l’écu de Bourbon sans signe de bâtardise. A son arrivée dans le diocèse, il trouva le Velay ravagé par les fameux Routiers, soldats au chômage qui dévastaient les campagnes de France épuisées par la Guerre de Cent Ans, et contre lesquels avait guerroyé Du Guesclin. Le 8 octobre 1466, il y eut une transaction passée entre Jean de Bourbon et le chapitre de Monistrol, en règlement des dîmes et quarts, dans le mandement de Monistrol. L’évêque savait fort bien défendre ses prérogatives et n’hésita pas à faire jeter dans les basses fosses du château, pendant 15 mois, deux clercs du Puy qui s’étaient appropriés en partie les offrandes des fidèles. Ayant un goût éclairé et aimant à faire édifices, comme le dit le chroniqueur ponot Etienne Médicis, il bâtit à Yssingeaux le donjon, et construisit en 1448 la grosse tour du château de Monistrol, appelée Tour Barbe parce que servant entre autres choses de réserve de poudre et munitions pour la défense de la forteresse. Cette tour aux épaisses murailles, au contour impressionnant, était plus élevée que de nos jours. Il fit aussi recreuser les fossés, reprendre les fortifications et embellir le parc du château où il venait souvent. Jean de Bourbon ✟ le 2 décembre 1485.
LE XVIème ET LES GUERRES DE RELIGION
Les successeurs de Jean de Bourbon, Geoffroy de Pompadour, Antoine de Chabanes, François de Sarcus, Antoine de Sénecterre, séjournèrent à plusieurs reprises à Monistrol, et restaurèrent la demeure épiscopale. Au deuxième étage de la tour Barbe se trouve une cheminée monumentale aux armes et au chiffre de Sénecterre, datée de 1578. Pendant les Guerres de religion comme pendant la lutte des Armagnacs et des Bourguignons, le château eut fort à souffrir. Au cours d’une incursion des religionnaires en notre ville, peut-être celle du 2 août 1562, la hauteur de la tour Barbe aurait été ramenée à celle d’aujourd’hui. Ce jour-là un homme se disant le capitaine Lespine, autrement Le Mas, comme principal ayant charge du baron des Adretz, avec grande suite d’armée de gens tant à cheval que à pied entre dans notre ville, s’y installe durant trois jours, pillant l’église, brûlant les archives du chapitre et de la maison consulaire, emportant les vases sacrés et le reliquaire de saint Marcellin.
En 1597, par lettres patentes confirmées par le Parlement de Paris, le roi Henri IV, pacifiant son royaume, enjoint au sieur de Champetière de Paulin de restituer à l’évêque du Puy la ville et château-fort de Monistrol, dont il s’était emparé au moment des guerres de religion.
DATES ET HORAIRES DES VISITES
Poussez la porte du château des Evêques et découvrez tout un univers :
Le vestibule et le grand escalier datant du XVIIIème siècle vous conduisent à la grande salle d’expositions, en montant on accède à la chapelle des sœurs et à l’ancienne chambre d’hospice.
La grosse tour du château des Evêques se visite également : sa cave, la grande salle et la chambre de Monseigneur.
Visites d'ateliers de métiers d'art (sculpture terre cuite, vitraux, peinture sur bois),
Animations permanentes.
Juillet/août de mardi à samedi
9h-12h et 14h-18h, lundi 9h-12h, dimanche 10h-12h.
Hors saison 9h-12h et 13h30-17h30,
sauf lundi après-midi, dimanche matin et jours fériés
Visites libres (durée moyenne : 45mn.).
Visites guidées pour les groupes.
EXPOSITION(s)
Un programme annuel d’expositions est proposé au château des Evêques. Très régulièrement les expositions varient, c’est l’occasion d’une sortie ou d’un moment culturel intéressant.
ÉQUIPEMENTS ET SERVICES
- Parking,
- Animaux acceptés.
LANGUE(s) PARLÉE(s)
Édifice inscrit au titre des monuments historiques en 1935 (Base Mérimée).
■ Visite(s) conseillée(s)
• La
ville de Monistrol sur Loire
Mais aussi...
- L'église de Monistrol sur Loire : elle daterait du milieu du XIIème siècle puis aurait été transformée aux XVIIème et XVIIIème siècles. Le clocher date de 1657. On peut admirer de belles arcades à plein cintre, d'élégants piliers, la décoration rustique des chapiteaux rappelant le haut moyen-âge. La voûte de la nef centrale est en pierre mais est recouverte de ciment.
- Le donjon : Le donjon ou tour de l'Arbret est la seule pièce qui reste du dispositif défensif médiéval de Monistrol. La tour était autrefois plus élevée qu'elle ne l'est aujourd'hui. La bâtisse présente des fenêtres à linteau cintré du XVIIIème siècle. On peut également apercevoir la fente d'une meurtrière.
- Les maisons de Béates : du XVIIème siècle à nos jours, les béates ont animé la vie sociale des campagnes du Velay.
|