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Château féodal et ruine médiévale...

Le château d'Alleuze est bâti sur un piton dont le barrage de Grandval en a fait une presqu'île... En 1693, il consistait en un vieux corps de logis et quatre tours. Trois d’entre elles avaient des corps-de-garde voûtés au premier et au deuxième étage. Dans l’une on remarquait un trou carré dit les Oubliettes et aujourd’hui comblé ; on avait percé des canonnières de toute part. Au-dessus des caves du corps de logis s’élèvent deux étages. Le château est entouré de deux murs d’enceinte dont on voit encore les restes. Avec sa silhouette très reconnaissable, implanté dans le Cantal au cœur d'un site naturel d'une grande beauté, ce château du XIVème siècle fut construit suivant le modèle des tours à vocation résidentielle, inspirées par le donjon de Vincennes. Il fut pendant la guerre de Cent Ans le repaire d'un seigneur brigand qui monnaya chèrement son départ.

L’accès en était difficile, et l’on assure que des souterrains communiquaient au ruisseau du vallon, permettant ainsi de mener les chevaux à l’abreuvage pendant le siège.

HISTOIRE

Cette forteresse servit notamment de grenier à dîme. Investie par les bandes du Routier Bernard de Garlan, elle fut démolie par les Sanflorains. Ses ruines majestueuses, qui dominent le ruisseau de Labaisse, peuvent être le but d’agréables promenades...
La terre d'Alleuze semble avoir été possédée d'abord par la famille de Mercœur, dont on connaît bien l'un des grands représentants, Odilon de Mercœur. Puis elle fut la propriété du connétable d'Auvergne, Archambault de Bourbon. Notons qu'en ces temps-là, la Haute-Auvergne ne constituait pas encore un évêché autonome et relevait de l'évêché de Clermont. En contrebas du château, à quelques dizaines de mètres à peine, vous pourrez admirer la très belle chapelle médiévale avec son chemin de croix. Tous les deux ans, la chapelle est la scène d'un spectacle théâtral avec son et lumières et feux d'artifices.

Le château d’Alleuze appartint aux évêques de Clermont, de la deuxième moitié du XIIIème siècle jusqu’au début du XVIème siècle. Ils furent ici les commanditaires d’un bâtiment avant-gardiste qui adoptait le plan royal français. À la fin du XIVème siècle, pendant la guerre de Cent Ans, l’histoire de la forteresse fut des plus mouvementées car les évêques n’en assuraient pas la défense. Ainsi, en 1383, Bernard de Garlan, dit "le méchant bossu", chef d’une bande de pillards s’en empara facilement et s’y installa avec ses hommes. N’ayant jamais pu être délogés par la force, ils ne quittèrent les lieux qu’en 1391, en échange d’une importante rançon. L’évêque de Clermont n’étant toujours pas disposé à faire garder le château, en 1405 les milices de Saint-Flour le démantelèrent partiellement afin qu’il ne tombe pas à nouveau entre de mauvaises mains. Le château d’Alleuze était à cette époque un des premiers édifices auvergnats à adopter le modèle royal, qui eut ensuite besoin de près de deux siècles pour s’imposer dans la région. L’autre aspect novateur du bâtiment concerne sa défense car il est alors un des rares à être pourvu de nombreuses Rochefoucauld céda le château d’Alleuze à la famille de Lastic. Celle-ci en conserva la propriété jusqu’à la Révolution au cours de laquelle il fut confisqué.

Zoom au survol de l'image L'église d'Alleuze

Architecture

Les vestiges visibles aujourd’hui sont ceux du château du XIIIème siècle, mais dont le niveau supérieur, suite au démantèlement opéré par les Sanflorains, a été reconstruit au début du XVème siècle. Éloignée du bourg, bâtie sur un haut promontoire rocheux, la forteresse offre un plan régulier malgré l’escarpement du site. Elle a été réalisée en petit appareil irrégulier, à l’instar des autres constructions de l’évêque de Clermont en Auvergne (Mauzun, Aubijoux, Merle, Miremont). Au milieu du XIIIème siècle, ce ferme soutien de la royauté choisit pour le château d’Alleuze une  archère. La défense des châteaux était jusqu’alors plutôt passive, reposant sur la résistance des murs et sur des complications d’accès à l’aide d’enceintes et de fossés. Le nouveau château évolue vers une défense plus active, à l’exemple d’Alleuze où furent construites trente-six ouvertures de tir.

TOURNAGE(s)

- Le château apparaît dans un des plans de La Grande Vadrouille, lors de la poursuite du camion de Bourvil et Louis de Funès par des motards allemands.
- Une partie du film Un homme de trop de Costa-Gavras, qui se passe dans un maquis, a été tournée sur le site du château.
- L'Extraterrestre de Didier Bourdon.

DATES ET HORAIRES DES VISITES

Visites libres.
Il n'y a pas d'horaires de visite. Le château, se trouvant à à 5 minutes de la route est accessible par un chemin.

Édifice classé au titre des monuments historiques le 9 mars1927.

■ Visite(s) conseillée(s)

La Croix de chemin à Alleuze : chemin érigé au cours d’une mission à l’initiative de l’abbé Batifoulier et béni par le chanoine Saliège, supérieur du Grand Séminaire à Saint-Flour, puis archevêque de Toulouse. Inauguré autrefois par une croix gothique de grand style, située au Sud de l’église et protégée au titre des Monuments Historiques, mais malheureusement volée...

L'église Saint-Illide à Alleuze : XIème siècle. De l’église romane, sont conservés, l’abside circulaire et le chevet à cinq pans, dépourvu de décoration, avec l’arc triomphal, les murs de la nef, la baie de la troisième travée, côté Sud, et son archivolte, les colonnes supportant les doubleaux ainsi que les pilastres dans lesquels elles sont engagées...

Le Four de Languiroux : occupant une place primordiale dans le quotidien des paysans, le four put être individuel ou d’utilisation collective. Les murs du fournil de faible hauteur supportent un toit à deux pans couverts de tuiles ou de lauzes. Les pierres sont jointées à la glaise...

La Croix de Surgit : sur un socle carré, fût de section carrée assez court présentant au sommet un petit chapiteau, dont la base est soulignée par un ruban de perles. Le croisillon, légèrement fleuronné, est pommeté, mais seule la boule de pierre supérieure subsiste...