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ÉGLISE SAINT-MAMERT

Montel de Gelat

Puy de Dôme - Auvergne - Rhône - Alpes

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FOCUS

DépartementPuy-de-Dôme
Localité Montel de Gelat
Code postal 63380
Adresse1, Rue de la Vendée
Coordonnées GPS 45°56'14" N, 2°34'58" E
Altitude845 m.
Époque (s)XIVème et XVème siècles
PropriétéLa commune
Style Gothique
Culte Catholique
ProtectionÉdifice classé au titre des monuments
historiques, inscription par arrêté du 19
mars 1982
Contact04 73 79 94 28

Construite au milieu du XIVème siècle par Guillaume Aubert seigneur du Montel-de-Gélat, frère d’Innocent VI (pape de 1352 à 1362) l’église Saint-Mamert, de style gothique, possède un riche mobilier. le clocher abrite un porche gothique en lave et granit (arc trilobé et têtes des maîtres d’œuvre Guy Aubert et sa femme) ainsi que deux bas-reliefs d’andésite : Crucifixion et Vierge allaitant. Deux fonds baptismaux sont insérés dans le mur Nord de la nef (première et troisième travée). Le transept possède des statues de bois doré Saint-Roch, Saint-Mamert, Vierge à l’enfant, un grand Christ en croix du XVIIème siècle et une statue en bois ciré polychrome du XVème siècle de la Vierge de Pitié (Immaculée Conception).

Dédiée à Saint-Mamert, la construction de l'église est estimée entre les XIVème et XVème siècles. Ce qui fait sa particularité est le portail principal avec sa série d’arcatures retombant sur colonnettes aux chapiteaux finement sculptés. Selon la tradition, l’église aurait été bâtie par Guillaume Aubert, seigneur du Montel-de-Gelat à la demande de son frère. Le clocher a été ajouté à l’époque moderne. A l’intérieur, certaines œuvres d’arts tels qu’une très belle Mise au Tombeau (groupe de huit personnages en pierre blanche polychromée dorée).

INTÉRIEUR

La nef actuelle (composée de quatre travées) remonte à l’époque du pape Innocent VI (XIVème siècle); la chapelle de gauche et le chœur polygonal ont été ajoutés à la fin du XIXème siècle; la chapelle de droite, avec ses sculptures (Mise au Tombeau, Piéta, anges adorateurs), n’est autre que l’ancienne chapelle du château (reconstruite quasiment à l’identique à la fin du XIXème siècle).

STATUES ET VITRAUX

Piéta

Statue en bois peint (époque XVIème siècle, Monument Historique) qui représente la Vierge Marie recevant le corps de son fils Jésus à sa descente de croix. Le visage de Marie est particulièrement expressif : elle accepte la mort de son fils bien aimé, sans réaliser encore la portée de l’événement ; elle ne comprendra pleinement qu’à la Résurrection.

Vitraux

La chapelle nord est éclairée par un magnifique vitrail double, montrant côte à côte les deux cœurs unis de Jésus et de Marie:
– le cœur sacré et miséricordieux de Jésus, siège de l’amour divin pour chacun d’entre nous, tel qu’il s’est révélé à Sainte Marguerite-Marie lors des apparitions de Paray le Monial (XVIIème siècle);
Chemin de croix (bronze et bois).
– le cœur immaculé et douloureux de Marie, beaucoup plus rare dans les vitraux et décorations des églises; le cœur immaculé renvoie à la proclamation de l’Immaculée Conception de Sainte Marie par le pape Pie IX en 1854, confirmée par Sainte Marie elle-même, lors des apparitions de Lourdes en 1858 ; quant au cœur douloureux, il fait référence à la prophétie du vieillard Syméon lors de la présentation de Jésus au Temple: “Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée”. Cette épée est d’ailleurs bien visible sur le vitrail.

HISTOIRE DE LA MISE AU TOMBEAU

Création de l’école de Chaource, près de Ytoyes(Aube) dont la période d’activité a commencé en 1515. Les personnages (de gauche à droite) : Nicodème, Marie de Béthanie, Saint-Jean, La Vierge Marie, Sainte-Marie Madeleine, Salomé, Saint-Joseph d’Arimathie. Aucun document ne traite de cet important sujet, l’hypothèse de la mise en place se fonde sur plusieurs faits historiques:

Les La Fayette (branche des Motier) deviennent seigneurs du Montel par le second mariage de Gilbert le 15 janvier 1423 avec Jeanne de Joyeuse qui était l’héritière du lieu. (elle est enterrée à Pontgibaud autre possession de la famille). Un de leur fils, Gilbert troisième du prénom, épouse en 1473 Isabeau De Polignac, de laquelle il aura 15 enfants dont au moins deux sont nés au Montel.

Louis De La Fayette, un de leurs petits fils, conseiller du Roi, homme très pieux, par acte notarié du 25 juillet 1570 exprime le désir d’être enterré dans son église du Montel et lui lègue 500 livres pour messes qui sont spécifiées, avoir lieu dans la chapelle seigneuriale.  Ce don de 500 Livres, somme considérable, bien trop pour des messes, a pu permettre l’achat des la statuaire appelée "Mise au tombeau". Cette séduisante hypothèse doit toutefois être assortie de la réserve suivante : En 1590 le 27 ou 28 avril, le marquis de Canilhac, chef ligueur vexé d’avoir dû lever le siège de Pontgibaud se vengea, pillant et incendiant le Montel peu ou mal défendu, ainsi qu’une partie de la forêt de Roche. On peut penser en effet que, cet iconoclaste comme beaucoup des protestants, aurait été trop content de briser la "Mise au tombeau" en multiples morceaux avant de se retirer. Temporairement, cette statuaire aurait pu être déposée dans la chapelle funéraire, accolée à l’église de la Chartreuse de Port Sainte-Marie, laquelle chapelle avait été construite par Gilbert Motier de la Fayette où il fut inhumé ainsi que sa femme Isabelle de Polignac. Quoi de plus naturel que Louis le petit fils ait eu le souci d’y mettre ce superbe témoignage !

Autre évènement d’importance, Jacqueline Motier de La Fayette épousa le 11 mars 1558 Guy de Daillon du Lude, leur fils François reçut en héritage la baronnie du Montel vers les années 1600. Le 14 octobre 1669, Gaspard de Daillon, évêque d’Albi, devint héritier de la terre du Montel, son action la plus marquante serait le transfert de la mise au tombeau; quoi de mieux pour un homme d’église, que de réintégrer en hommage à Louis De La Fayette cette magnifique œuvre sur son lieu de destination. Toutes ces manipulations avaient sérieusement endommagé l’œuvre qui dut être restaurée par les Beaux Arts en 1972.

MANIFESTATIONS

L'église Saint-Mamert de Montel de Gelat accueille chaque été le festival "Bach en Combrailles".

 


Édifice classé au titre des monuments historiques, inscription par arrêté du 19 mars 1982

 

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