Édifice romano-auvergnat de l'ancien prieuré des chanoines. Située sur un promontoire rocheux dominant une boucle de la Bouble, l'abbaye desservit le château des ducs de Bourbon qui fut rasé par Richelieu en 1635. Le caractère forteresse du monastère est nettement perceptible par l'aspect abrupt de certaines parties de l'édifice et la présence de plusieurs tours, reliées par un mur d'enceinte, qui confèrent à l'ensemble une silhouette médiévale.
Les origines de l'abbaye remontent à 937. Par un acte de donation en date de cette année-là, les lieux furent attribués par leurs propriétaires, un certain Ainaud et son épouse Rothilde, aux chanoines augustins de la ville d'Évaux, située dans la Creuse, aux confins de l'Allier, pour qu'ils y fondent un prieuré. Mais l'acte fait mention de la présence, déjà à cette époque, d'une église dédiée au martyr Saint-Vincent. Un texte écrit par Sidoine Apollinaire atteste d'une présence chrétienne à Chantelle sans doute l'une des toutes premières dans le Bourbonnais dès le Vème siècle.
En 1853, l'abbaye et les bâtiments religieux furent repris par une communauté de Bénédictines qui habitent toujours le site et fabriquent une grande variété de produits de toilette en vente sur place.
Le cloître date du XVème siècle. Sur lui, s'ouvrent, au rez-de-chaussée , les pièces principales , trois salles voûtées d'ogives: la salle de communauté, la salle du chapitre et le réfectoire. A l'angle nord, entre le réfectoire et la cuisine, signalons un escalier à vis, sans noyau central, de facture assez rare. L'église est un édifice qui se rattache par de nombreux points au style roman auvergnat. L'équilibre des volumes est particulièrement réussi: absides, déambulatoire et absidioles dominent ici la vallée de la Bouble. La tour du Colombier, sur le rempart tout proche, ajoute encore au pittoresque de l'ensemble. Le travail des Bénédictines de Chantelle, par lequel elles assurent leur subsistance et s'efforcent d'aider les moins favorisés, consiste, depuis plus de quarante-cinq ans, en la fabrication et la commercialisation de produits de soins, toilette et senteurs qui portent leur nom...
HISTOIRE
Tout commença en 937, quand Ainaud et sa femme, Rothilde, seigneurs du lieu, fondèrent près d’un sanctuaire dédié à Saint-Vincent, le diacre martyr, un prieuré confié à des chanoines réguliers. Parmi les témoins ayant signé l’acte figure Saint-Odon, deuxième abbé de Cluny. Un petit nombre de religieux assurera la permanence de la prière au monastère. Ceux-ci édifièrent, à la fin du XIème siècle, la belle église romane, remarquable par la pureté de ses lignes et l’équilibre de ses volumes.
Au XVème siècle, on assiste à une restauration complète des bâtiments primitifs : le Prieuré entièrement rebâti dans le style de l’époque, gothique finissant, se trouva pris dans l’enceinte du château des ducs de Bourbon dont l’emplacement était situé au sud du Prieuré. Mis en vente sous la Révolution, ce n’est que le 11 octobre 1853 qu’un groupe de moniales bénédictines de l’abbaye de Pradines (dans le Roannais) reprit possession des lieux à l’appel de l’évêque de Moulins. Plus de 160 ans de vie monastique, de travail, de louange, de vie cachée en Dieu, firent à nouveau de ces lieux une maison de Dieu. La communauté, voulant vivre selon la Règle et l’esprit de Saint-Benoît qui demande de ne rien préférer à l’amour du Christ, continue la mission voulue il y a plus d’un millénaire par les fondateurs, dans la charte on peut lire, en effet : "pour l’amour du Christ au nom duquel nous voulons que tout soit fait".
L’ancienne forteresse des ducs de Bourbon
Sur ce site, au sud du Prieuré, se dressait un véritable bastion réputé inaccessible. Ce château, déjà signalé au Xème siècle, fut érigé par les sires de Bourbon. Richement orné, il avait les faveurs d’Anne de Beaujeu, qui le préférait à celui de Moulins .L’ensemble s’élevait au-delà des actuels jardins créés par Anne de Beaujeu. On retrouve les anciennes douves du château, reconverties en jardins, le long de la route de Saint-Pourçain qui les surplombe. De cet ancien château, rasé en 1635 par Louis XIII et Richelieu, il ne reste plus qu’une partie des remparts qui bordent le jardin et deux tours.
BOUTIQUE
Aujourd'hui, l'abbaye de Chantelle est surtout réputée pour ses produits de beauté, de soin et de toilette que les sœurs bénédictines ont commencé à fabriquer il y a plus de 60 ans pour assurer leur subsistance et aider les moins favorisés...
VISITES
La cour d'entrée et la nef de la chapelle sont accessibles aux visiteurs et aux fidèles. Une boutique offre à la vente les produits de l'abbaye. Les visiteurs et les pèlerins peuvent assister aux offices dans l'église: Vigiles (5h 40), Laudes (7h 30), Eucharistie (8h 15), Heure médiane (midi), Vêpres (17h 30), Complies (20 heures). Les sœurs organisent des visites de l'abbaye pendant les journées du patrimoine: on peut découvrir les jardins où poussent les plantes médicinales qui servent aux préparations qu'elles créent avec l'aide de chimistes. Mais les lieux de vie de la communauté ne sont pas ouverts.
L'abbaye est ouverte toute l'année de 9h à 11h30 et de 14h à 17h.
■ Visite(s) conseillée(s)
• La ville de Chantelle