Sur plus de 600 sources minérales en Auvergne seulement 16 sont salées et accueillent une flore et une faune habituellement rencontrées au bord de la mer...
Au bord de la rivière Allier, émergent différentes sources dont le Petit et le Grand Saladis. Les Sources du Saladis, situées sur la commune des Martres-de-Veyre, à 341m d'altitude, font l'objet de protections spécifiques. D'origine profonde, les eaux de ces sources remontent en surface chargées de gaz, de fer et de sels minéraux, notamment de chlorure de sodium. Très anciennement réputées pour leurs vertus thérapeutiques, elles permettent en outre le développement, autour des griffons (zones d'émergences des sources), d'une flore maritime peu commune à l'intérieur des terres. Depuis les sources, on voit les terrasses alluviales de l'Allier et la falaise ravinée de Sainte-Marguerite où les "calcaires marneux" étaient exploités pour la chaux, et les gypses pour le plâtre.
La commune est riche en sources minérales issues de la grande faille qu’emprunte aussi le cours de l’Allier, et ont une composition à peu près voisine. Les sources des Saladis sont des sources minérales gazeuses situées sur la commune des Martres de Veyre dans le Puy-de-Dôme. Le petit Saladis et le grand Saladis sont des sources minérales gazeuses qui se présentent sous la forme d'une mare de quelques mètres pour le grand Saladis et d'une résurgence canalisée pour le petit Saladis? Ces sources sont gazeuses (CO2), radioactives, fortement minéralisées et salées. Elles se trouvent sur les rives de l'Allier, dans un large méandre formé par la rivière.
Ces sources sont réputées pour leurs valeurs thérapeutiques depuis l'ère gallo-romaine, en particulier dans le soin des dermatoses (gale, gourme, pelade et eczémas). L'eau du petit Saladis se boit alors que celle du grand Saladis est plutôt réservée pour la baignade ou le badigeonnage de la peau.
La salinité de l'eau des Saladis en fait un lieu privilégié pour le développement d'une flore rare dans les terres composée de plantes halophiles comme le Glaux maritime, le Plantain maritime ou la Spergulaire marginée. Cette flore est protégée et le site est classé Natura 2000. Les plantes salées et les sols sont fragiles : il est recommandé de ne pas piétiner les abords de la source. Ce site, comme de nombreuses sources salées en Auvergne, est géré par le Conservatoire des Espaces et Paysages d'Auvergne, membre de la Fédération des conservatoires d'espaces naturels.
LE GRAND SALADIS
L’eau du Grand Saladis fut considérée comme thérapeutique depuis très longtemps. Il se dit dans la région que la source était utilisée par les romains durant le siège de Gergovie pour soigner leurs chevaux qu’ils faisaient entrer entièrement dans l’eau. Au XIXème siècle, le docteur Roux, alors propriétaire de la source, voulut l’exploiter. Afin d’obtenir plus de débit, il fit carrément usage d’explosifs… Cela ne fit pas accroitre le débit, mais agrandit le bassin, qui fait actuellement plus de 5 mètres de profondeur.
L’eau est gazeuse, radioactive, riche en fer, en sel et en carbonates, le dépôt de carbonates forme le travertin bien visible autour de la source, et la teneur élevée en sel permet le développement d’une flore halophile (de halos, le sel, et philo, amour). La population locale considère les eaux comme soignant les dermatoses (gale, gourme, pelade et eczéma) et les affections rhumatismales. Celle du Grand Saladis est réservée à la baignade, elle ne se boit pas.
LE PETIT SALADIS
A l’égal du Grand Saladis, cette source possède la même composition. Elle se présente sous la forme d’une résurgence canalisée, et son eau est potable. L’endroit parait au premier abord comme thérapeutique uniquement. Les romains qui n'utilisaient la source que pour leurs chevaux sont passés à côté du principal. Si l’on sait se connecter, l’histoire sacrée du site apparaît. Les premiers habitants du lieu n’y soignaient pas que le corps.
HISTOIRE
C’est sur les bords de l’Allier, près des Martres-de-Veyre, que s’installèrent il y a 13 000 ans des magdaléniens. Les gaulois prirent la suite, les gallo-romains après eux. Le village portait alors le nom d’Amnoilium et produisait une céramique de grande qualité. Puis apparut le village médiéval de Saint-Martial, que remplaça l’actuel Martres-de-Veyre. Il reste de ces temps lointains les vestiges d’un dolmen route du Cendre, quelques outils en pierre et en fer, quelques bijoux et outils en bronze.
Ces sources déjà connues par les Romains, se trouvent au pied de l'oppidum de Corent que les historiens pensent pouvoir être la capitale des Arvernes. Au début du XXème siècle un projet de construction d'un établissement thermal avait été étudié, avec l'idée de construire un téléphérique vers le sommet du Puy Saint-Romain proche. Ce projet a finalement été abandonné.
LA LÉGENDE
Aux Saladis, près des Martres de Veyre, existait un ancien cimetière qui s'étendait jusqu'au bord de l'Allier, et que le fleuve avait rongé en partie en découvrant parfois quelques tombes... On raconte qu'une nuit un homme pêchait à la ligne à cet endroit, au lieu de poissons, il levait des os à l'hameçon :
- "Ah ! ces bougres d'os !", finit-il par s'écrier impatienté en le rejetant dans l'eau.
Mais au même instant, le couvercle d'une tombe se souleva derrière lui, une main sortit de terre, qui frappa violemment son dos avec la planche du cercueil, le pêcheur s'enfuit épouvanté. Pendant longtemps la main le suivit en le frappant toujours avec la planche !.
VISITES
Visite libre toute l'année
Durée de la visite : 3 h.
Rendez-vous à 8 h 30 (prévoir chaussures de randonnée, bouteille d’eau et casquette).
Tarif : 3 euros, gratuit pour les moins de 16 ans.
Réservations et renseignements au 04 73 79 42 98 (Office du Tourisme de Gergovie).
AUTRES SOURCES
De nombreuses autres sources se trouvent à proximité des Saladis. On en a compté jusqu'à plus de 30 sur les rives ou dans le lit de l'Allier sur une distance d'environ deux kilomètres, là où la rivière forme deux larges boucles, sur les communes des Martres de Veyre et de Corent, parmi ces sources on peut citer :
- La Font de Bleix.
- La source du Cornet.
- La source Sainte Marguerite.
- La source des Rocs Bleus.
- La source du Sail.
- La source du Tambour.
- La plupart de ces sources ont des vertus thérapeutiques et certaines sont régulièrement consommées ou utilisées par la population locale.
■ Visite(s) conseillée(s)
• La ville de Cournon d'Auvergne