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Département | Allier |
Localité | Châtelperron |
Code postal | 03220 |
Coordonnées GPS | 46° 24′ 42″ N, 3° 38′ 18″ E |
Altitude | 250 m. |
Catégorie | Grottes du Paléolithique supérieur |
Protection | Classé M.H (1949) |
Contact | 04 70 34 84 51 |
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La grotte des Fées appartient à un ensemble de trois grottes dont l'une est effondrée, elle date du Paléolithique supérieur. Deux premières grottes interconnectées furent découvertes vers 1840, peut-être en 1848, lors de la construction du chemin de fer devant relier les mines de Bert à Dompierre-sur-Besbre. Les premières recherches furent menées par Albert Poirrier, l'ingénieur qui dirigeait la construction de la voie ferrée, lequel s'intéressait à la Préhistoire. Quelques années plus tard, entre 1867 et 1872, le docteur Guillaume Bailleau entreprit de nouvelles fouilles. Une troisième salle, aujourd'hui effondrée, fut découverte en 1867 par Bailleau. On y trouva plusieurs milliers de silex taillés et des défenses de mammouth de plus de 2 mètres de longueur. Les dernières fouilles y furent menées de 1951 à 1954 et en 1962 par Henri Delporte et mirent au jour des lames à dos en silex, dites "couteaux de Châtelperron", des burins, des grattoirs et des perçoirs.
La plus grande partie de l'outillage se trouve aujourd'hui au British Museum et au musée de Philadelphie. Quelques pièces sont exposées au musée de Moulins ainsi qu'au Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. La salle d'exposition de Châtelperron (Préhistorama, installé dans l'ancienne gare) ne présente pour le moment que des reproductions. La commune de Châtelperron, où se trouve le site de la grotte des Fées (35 000 - 30 000 ans av. J.-C.), a donné son nom à une culture du début du Paléolithique supérieur, le Châtelperronien ou Castelperronien. Les résultats des fouilles ont notamment alimenté la controverse sur la cohabitation entre les Hommes anatomiquement modernes et les Néandertaliens. Désormais, le "Castelperronien" est une date charnière entre l’arrivée de l’homme de Cro-Magnon et la disparition de l’homme de Neandertal. Les parois de la Grotte des Fées sont couvertes de stalactites formées par les dépôts des eaux calcaires qui suintent à travers la voute. L’ensemble de ces concrétions présente les formes les plus bizarres que l’imagination interprète suivant sa fantaisie.
Dans le fond de la grotte un bloc de rocher représente assez confusément la forme d’un homme soutenant la voute sur ses épaules. On raconte que jadis un géant habitait le bois Boudet où il faisait de grands ravages, s’emparant des bœufs et des moutons des alentours ; les fées aussi bonnes que leur voisin était mauvais, lui jouèrent plus d’un tour pour soustraire les paysans à sa férocité. Aussi le géant conçut-il contre les fées une haine profonde ; un jour il pénétra dans leur grotte et tenta de faire écrouler la voute en la soulevant sur ses épaules. Les fées l’ayant aperçu allumèrent un grand feu de balais à l’entrée de la grotte. Le géant mourut asphyxié et le rocher qui soutient aujourd’hui la voute représente son corps resté en place et pétrifié dans son dernier sommeil. Vers l’entrée de la grotte, un rocher allongé représente une femme enveloppée dans un linceul ; un jour la plus jeune des habitantes de la grotte se baignait dans le Sichon quand elle fut aperçue par un être bizarre, moitié faune, moitié magicien. Séduit par la beauté de la baigneuse, le faune résolut de l’enlever. La jeune fée très effrayée s’enfuit à toutes jambes, serrée de très près par son ennemi qui l’atteignit juste au moment où elle entrait dans la grotte ; pour lui échapper, elle se changea en pierre et prit la forme d’une nymphe. A l’entrée de la grotte un énorme bloc de pierre désigné sous le nom de "rocher du chameau" est également l’objet d’une légende.
Autrefois vivait quelque part en Orient, une jeune princesse de la plus grande beauté. Ses parents voulaient lui faire épouser un chevalier qu’elle n’aimait pas. Comme on ne cessait d’insister pour qu’elle se décide et que même on la menaçait des plus cruels châtiments si elle persistait dans son refus, elle s’enfuit du logis paternel et se dirigea vers l’ouest sans bien savoir où elle allait. Après avoir marché bien des jours et bien des nuits, elle finit par arriver dans la montagne bourbonnaise où les braves fées, prenant pitié de sa fatigue et de sa détresse, la secoururent et la recueillirent dans leur grotte. Là, elle ne manqua de rien et connut la paix et la tranquillité mais hélas, ce ne fut pas pour longtemps. Un jour, en effet, qu’elle reposait au bord du Sichon elle vit soudain apparaître un officier de son père suivi de plusieurs soldats. Comprenant tout de suite que cette caravane était à sa poursuite, elle poussa un cri de terreur et se mit à courir dans la direction de la grotte afin de s’y cacher et d’échapper à ses ravisseurs. Une vieille fée entendant ses cris accourut à son secours. Elle arriva juste au moment où l’officier atteignait la princesse et tendait la main pour la saisir. Voyant le danger que courrait la protégée, la fée arracha du sol un gros quartier de rocher et le lança avec force sur la tête du soldat qui fut écrasé et tué sur le coup ainsi que sa monture. Ils furent ensevelis sous les débris du rocher qui les recouvrit comme un manteau de pierres et forma ainsi le bloc que l’on voit à l’entrée de la grotte des fées.
QUELS ETAIENT LES HOMMES DE CHÂTELPERRON
La grotte aux fées retrace la vie des hommes de Neandertal, suite à la découverte du gisement de la grotte en 1848, et qui donna son nom à une période de la préhistoire, le Castelperronien, vieille de 33 000 ans. Les hommes de Neandertal vous invitent à découvrir l’univers dans lequel ils ont séjourné au travers de vitrines représentant des scènes de vie quotidienne ainsi que des vidéos vous expliquant la taille et la fabrication d’outils en silex ou en os. Enfin, comme l’homme du Castelperronien n’est pas chauvin, il a invité ses congénères pour un face à face plus vrai que nature. On considérait autrefois que les Moustériens étaient des hommes de Neandertal et ceux du Paléolithique supérieur (dont les Castelperroniens) des « Homo sapiens sapiens » (appelés souvent hommes de Cro-Magnon ou hommes modernes).
L’homme de Neandertal (Homo sapiens neandertalensis), dont le nom vient d’un squelette trouvé au siècle dernier dans la vallée de la Neander, en Allemagne, était un individu très robuste, de taille un peu plus petite que la nôtre. Il avait le crâne volumineux mais peu élevé, le front fuyant, les arcades sourcilières saillantes, le menton peu prononcé. Le reste du squelette ne présentait pas de grandes différences avec celui de l’Homo sapiens sapiens, c’est-à-dire de nous. Un des squelettes les plus complets de Néandertalien découverts en Europe a été trouvé dans une grotte à la Chapelle-aux-Saints, près de Beaulieu, dans la Corrèze. L’homme de Neandertal, longtemps considéré comme un homme primitif, a été « réhabilité » par les scientifiques. Il possédait assurément le langage et c’est avec lui qu’apparaissent les premières sépultures, témoins de liens sociaux et affectifs déjà grands.
Cohabitation d'Homo sapiens avec son cousin Neandertal
La grotte des fées à Châtelperron montre des traces d'occupation des deux espèces. Le professeur Paul Mellars et son équipe ont publié dans la revue Nature le résultat de leurs études sur le site de la Grotte aux fées (à Châtelperron).
La datation au carbone 14 montre différentes strates d'occupation de la grotte :
- entre 40 000 et 38 000 ans les Néandertaliens occupent la grotte et y laissent des traces de leur passage.
- entre 38 000 et 36 500 les objets retrouvés, typiques de la culture aurignacienne (début du paléolithique supérieur) sont attribués à Homo sapiens.
- entre 36 500 et 35 000 on retrouve des vestiges d'occupation de Neandertal (des outils et des défenses de mammouths). Sans être une véritable "première", cette étude prouve clairement la coexistence des deux espèces, sur un même lieu. Cette cohabitation (simultanée ou non) démontre que les Homo sapiens et les Néandertaliens ont pu se rencontrer juste avant la disparition de l'homme de Neandertal. D'un point de vue culturel, ils ont ainsi pu échanger et communiquer....
SERVICES
Repas sur place - Vente à emporter.
DATES ET HORAIRES DES VISITES
Capacité d'accueil par visite : 50 personnes.
Horaires de visite : de début avril à fin septembre : de 10h - 12h et 14h - 18h (sauf mardi - de début octobre à fin mars : 14h - 17h sauf lundi et mardi).
Durée de la visite : 1h à 1h 30
Classée monument historique en 1949.
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Visite(s)
conseillée(s)
• La ville de Toulon sur Allier
Mais aussi...
• L'église Saint-Pierre
• Le château de Chassimpierre (XVème et XIXème siècles).
• Les Escures : maison forte, pied-à-terre de Jean II le Bon, vestiges de la chapelle (XVème siècle) et une pierre héraldique taillée aux armes de Jean Ier de Bourbon, de Jean II de Bourbon après son mariage avec Jeanne de France, fille de Charles VII, et de Charles III, connétable de Bourbon.
• Les carrières de marbre : leur exploitation, commencée à l'époque romaine, dura en jusqu'en 1924. Elles étaient exploitées à ciel ouvert sur différents sites (la Grande Loge, le Colombier, le Tureau noir). Ce marbre a été utilisé pour la construction de la façade du Théâtre des Champs-Élysées.
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