■ Joseph Athanase Paul Doumer, né le 22 mars 1857 à Aurillac (Cantal) et assassiné le 7 mai 1932 à Paris, fut un homme d'État français, figure importante de la IIIème République de par son élection, en 1931, à la présidence de la République.
Membre du Parti radical, ministre des Finances à trois reprises, puis président du Sénat, la carrière de Paul Doumer prit un tournant considérable lors de son élection à la présidence de la République, en 1931. Il fut assassiné un an plus tard, en 1932, par un jeune émigré russe, Paul Gorgulov.
Paul Doumer était issu d'une famille modeste du Quercy, dont les membres étaient habituellement manouvriers ou cultivateurs. Il était le dernier enfant de Jean Doumer, né en 1814 et de Victorine David, née en 1823. Il eut deux sœurs, Renée (1854) et Thérèse (1855). A sa naissance, son père était poseur de rails de la Compagnie des chemins de fer d'Orléans. Peu après, la famille quitta Aurillac pour Paris; Jean Doumer mourut et sa veuve travailla comme
femme de ménage. Paul Doumer était scolarisé à l'école communale de la rue Ramey.
Sa carrière culmina avec son élection à la présidence de la République le 13 mai 1931. Ce fut une belle revanche politique et personnelle pour le président du Sénat, qui fut battu vingt-cinq ans plus tôt par le démocrate Armand Fallières, lors de l'élection présidentielle de janvier 1906. En compagnie de son épouse, l'élégante Blanche, le nouveau président de la République prit ses appartements au palais de l'Élysée. Le couple présidentiel y résida, en
compagnie de leur plus jeune fille, Germaine, et de leur gendre.
Le nouveau chef de l'État, dès lors, souhaita offrir à la fonction présidentielle, un prestige moral et un rôle moins politique. On vit ainsi le président Doumer inaugurer des expositions et prononcer des discours à l'occasion de fêtes populaires. C'est à cette époque que l'expression "inaugurer les chrysanthèmes", traduisant le fait qu'un personnage public n'avait guère de pouvoirs étendus sinon d'inaugurer quelques expositions et de prononcer quelques
discours, fit son apparition.
En inaugurant une exposition sur l'aviation, en Seine-et-Oise, le 2 avril 1932, le président Doumer, s'étonnant de l'impressionnant dispositif de sécurité mis à sa disposition, confia, amusé, à Léon Noël, directeur de la Sûreté générale et secrétaire général du ministère de l’Intérieur, cette petite phrase "a mon âge, après tout, ce serait une belle fin que de mourir assassiné"...
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