■ Marie Félicie Elisabeth Marvingt, née à Aurillac (Cantal) le 20 février 1875 et morte à Laxou (banlieue de Nancy en Meurthe-et-Moselle) le 14 décembre 1963, surnommée "la fiancée du danger", était une pionnière de l’aviation en France et l'une des meilleures alpinistes du début du siècle
dernier. Licenciée en lettres et parlant sept langues (dont l’espéranto), elle était titulaire de trente-quatre décorations dont la Légion d'honneur et la Croix de guerre avec palmes.
Cette fille du Directeur des Postes de la Ville d'Aurillac pensait que les activités sportives étaient nécessaires pour la santé. Ainsi, elle multiplia les expériences de natation en rivière et en mer, fit de l'alpinisme dans les plus hauts massifs européens, devint championne de tir sportif, se lança dans le cyclisme, fonda une école de ski de descente et passa son brevet de chauffeur automobile dès 1914.
Clemenceau lui demanda d'organiser le ravitaillement à ski et l'évacuation des blessés dans les Dolomites durant la Grande Guerre. Passionnée de vol en ballon et d'aviation, elle obtint son brevet de pilote sphérique en 1901 et fut la troisième femme à posséder un brevet de pilote d'avion en 1910. Persuadée que l'aviation avait un rôle humanitaire à remplir, elle fonda l'aviation sanitaire, sauvant les vies de nombreux soldats durant la Première Guerre
Mondiale. Bienfaitrice de l'humanité, Marie Marvingt détint le palmarès inégalé de 17 records sportifs mondiaux et 30 décorations (dont 16 étrangères).
Déguisée en homme, elle participa sur le front les armes à la main, à plusieurs actions militaires dans les tranchées aux côtés des poilus, notamment dans le 42ème bataillon de chasseurs à pied. Finalement découverte, elle fut renvoyée dans ses foyers. Opiniâtre, elle demanda, et fut autorisée, avec
l'aval même du maréchal Foch, à rejoindre le 3ème
régiment de chasseurs alpins dans les Dolomites italiennes, et à œuvrer pour l'évacuation et la prise en charge des soldats blessés, en terrain montagnard. Intervenante volontaire pour la Croix-Rouge, elle assuma les fonctions d'infirmière de guerre et d'aide-chirurgicale de campagne.
Elle reçoit la croix de guerre en 1915, après avoir effectué la première opération de bombardement d'une cible militaire en territoire occupé en bombardant une caserne allemande à Metz, faisant d'elle la première femme au monde engagée dans l'aviation militaire et à effectuer des missions de combat aérien. Le 20 février 1955, pour son 80ème anniversaire, Marvingt accompagnée par un officier de l'U.S. Air Force vola
au-dessus de Nancy à bord d'un chasseur supersonique américain, le Mc. Donnell F-101 Voodoo, depuis la base aérienne 136 Toul-Rosières, alors utilisée par l'US Air Force dans le cadre de l'OTAN. La même année, elle passa enfin son brevet de pilote d'hélicoptères sur un SNCASO SO-1221 Djinn, unique hélicoptère à réaction opérationnel, ayant piloté nombre de voilures tournantes tout au long de sa vie sans jamais en avoir passé le brevet auparavant. En
1961, à l'âge de 86 ans, elle fit la boucle de Nancy à Paris.
À Nancy et dans sa banlieue, plusieurs bâtiments publics portent son nom, notamment une école primaire à Vézelise, une école maternelle à Saint-Nicolas de Port, un gymnase et un lycée à Tomblaine ainsi qu'un gymnase à Ludres. À Aurillac, une rue, un gymnase et un aéro-club portent son nom. A Issy-les-Moulineaux, ville pionnière de l'aviation, une école maternelle porte son nom. Des rues portent son nom à Reims, à Aurillac et à Strasbourg. À Angers, une rue
porte également son nom.
En 2004, la Poste française a édité un timbre postal en hommage à Marie Marvingt...
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