■ Louis Henri Jean Farigoule, dit Jules Romains, né à Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire) le 26 août 1885 et mort à Paris le 14 août 1972. Élève du lycée Condorcet et de l'École normale supérieure, rue d'Ulm, il fut agrégé de philosophie en 1909. Ayant suivi des cours de physiologie à l'École normale supérieure, il effectua des expériences sur la vision extra-rétinienne qui furent publiées sous son nom de Louis Farigoule en 1919.
Il était proche du groupe de l'Abbaye de Créteil (Groupe de l'Abbaye) fondé en 1906 par Charles Vildrac et Georges Duhamel, qui réunit, entre autres, l'écrivain René Arcos, le peintre Gleizes et le musicien Albert Doyen. Avec eux, en 1912, il découvrit la littérature de Jean-Pierre Brisset, qu'il fit couronner Prince des Penseurs. Sa carrière universitaire l'emmena à Brest, Laon puis au lycée de Nice (aujourd'hui lycée Masséna) où il enseigna la philosophie de 1917 à 19191.
En 1927, il signa la pétition (parue le 15 avril dans la revue Europe) contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abrogeait toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Son nom côtoie ceux de Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Séverine et ceux des jeunes normaliens Raymond Aron et Jean-Paul Sartre.
En 1929, il acheta une propriété à Saint-Avertin, près de Tours. Il y possédait une vigne dont il tirait un vin blanc qu'il offrait fièrement à ses visiteurs ou hôtes de passage. Il y séjourna tous les étés et y écrivit une grande partie de son roman fleuve "Les Hommes de bonne volonté".
Entre 1935 et 1939, il participa au comité France-Allemagne, animé par Otto Abetz et Fernand de Brinon, plus par pacifisme que par convictions politiques. Il adhéra dans le même temps à la Ligue internationale des combattants de la paix. Ses efforts en faveur du rapprochement franco-allemand lui valurent d'être reçu par les personnalités nazies. Ses pièces furent jouées en Allemagne et ses ouvrages traduits. Il rompit en 1939.
Pendant la Seconde Guerre mondiale il s'exila aux États-Unis, où il s'exprima parfois à la radio (Radio Boston ou Voice of America), puis à partir de 1941 au Mexique, où il participa avec d'autres réfugiés à la fondation de l'Institut français d'Amérique latine (IFAL) à Mexico. Auteur polygraphe, il fut élu à l'Académie française en 1946, succédant à Abel Bonnard, lequel avait été radié l'année précédente pour indignité nationale. En 1964, Jules Romains fut nommé citoyen d'honneur de Saint-Avertin. Après
sa disparition, il fut remplacé à l'Académie française, en 1973, par Jean d'Ormesson.
Il a été à l'origine du concept d'unanimisme, dont il fut le principal représentant, et dont la gigantesque fresque "Les Hommes de bonne volonté", odyssée de deux amis, Jallez et Jerphanion, l'écrivain et l'homme politique, racontée sur une période de vingt-cinq ans, constitue le plus remarquable exemple romanesque. Après la guerre, il collabora de 1953 à 1971 au quotidien L'Aurore que dirige Robert Lazurick...
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