|
|
ARSÈNE VERNEMOUZE
|
C'est à 16 ans qu'il rejoignit son père à Tolède. Il resta près de vingt ans en Castille. Tout en participant au commerce, il composa de nombreux poèmes en français. À partir de 1879, il envoya ses premiers poèmes à différents journaux du Cantal, notamment l’Avenir du Cantal journal radical d'Auguste Bancharel dans lequel il écrivait sous le nom de "Jantou" des poèmes enflammés à la gloire de la Révolution Française. A partir de 1887, dans le Moniteur du Cantal, puis dans La Croix du Cantal et la Croix cantalienne, Arsène Vermenouze anime la vie culturelle et politique cantalienne en publiant des poésies satiriques en langue d’oc. Dans La Croix du Cantal, il sera "L’Arverne", éditorialiste en langue française profondément catholique et patriote. Sa vocation de félibre se fit sentir dès 1890. En 1891, il publia le manifeste fondateur "O touto l’Oubèrgno" (A toute l’Auvergne). En 1894, il devint le président de la première école félibréenne auvergnate (l’Escolo oubernhato qui deviendra par la suite l’Escolo Auvernhato) qui se donna pour mission la défense et l’illustration de la langue d'oc et notamment du parler d'Aurillac, à travers sa revue "Lo Cobreto" (aujourd'hui La Cabreta). Jusqu’en 1908, au sein du Félibrige, Vermenouze eut une intense activité de promoteur de la langue d’oc, composant les poèmes qui entrèrent dans ses deux recueils, Flour de brousso et Jous la cluchado. En 1900, il fut élu majoral du Félibrige et rencontre Frédéric Mistral, qui l’accueillit comme "premier majoral" d’Auvergne. Un temps pressenti au poste de capoulié du Félibrige, il proposa la candidature de Justin Bessou dont il fêta la Cigale à Saint-André-de-Najac en compagnie de Prosper Estieu et Antonin Perbosc. Mistral, dans un courrier à Dévoluy, trouva son dialecte trop difficile à comprendre pour les Provençaux. Arsène Vermenouze fut aussi un grand poète en langue française. En 1903, paraît "Mon Auvergne", recueil primé par l'Académie française. Vermenouze, conteur hors pair, issu d'une civilisation de la veillée, excellait à camper des personnages à les faire parler, à les faire vivre. Il était en relation avec Roger Grand, archiviste aurillacois. Il traita de questions internationales, à l’occasion, en langue d’oc. Avec le duc de La Salle, il contribua en 1908 à la fondation, à Paris, de la "Veillée d'Auvergne" qui parut jusqu’à la guerre de 1914. Il mourut d’une maladie des voies respiratoires dans sa maison natale de Vielles le 8 janvier 1910. Après la Grande Guerre, ses compatriotes dressèrent son buste dans le petit square d’Ourlhat. |
|
||||
|