■ Fils d'Antoine Delzons, alors juge au tribunal d'Aurillac avec son oncle Pierre Hébrard, le jeune Alexis s'engagea en 1791 dans un bataillon de volontaires du Cantal, et fut nommé lieutenant de grenadiers.
Il fit les campagnes de 1792 et 1793 à l'armée des Pyrénées orientales, et fut nommé capitaine en 1793; blessé au combat de la Jonquière en 1794, il se signala de nouveau au siège de Roses. Le 1er bataillon du Cantal ayant été incorporé dans le 8ème chasseurs à pied, dit des Vosges, Delzons suivit ce régiment en Italie. Il prit d'assaut la redoute de Montenotte le 12 avril 1796,
s'empara, le 14, d'une batterie sur le plateau de Dégo, se fit remarquer au passage du pont de Lodi, traversa le Mincio sous le feu de l'ennemi, et lui enleva les pontons parqués sur la rive opposée.
Fait prisonnier près de Mantoue, il fut échangé huit jours après. Il fut blessé à l'affaire du 17 novembre près de Rivoli, et à la bataille de Rivoli il résista, avec sa compagnie, à un régiment autrichien. On le nomma chef de bataillon sur le champ de bataille. Le 2 juillet 1798, Delzons pénétra l'un des premiers dans Alexandrie en Égypte, enleva les retranchements d'Embabeh, II fut promu chef de sa demi-brigade à l'âge de 23 ans.
Delzons se prononça contre la capitulation d'Alexandrie et, rentré en France, il fut nommé par division Napoléon Bonaparte général de brigade le 27 avril 1801. Il est fait commandeur de la Légion d'honneur le 14 juin 1804. Il prit en cette qualité une part active aux campagnes de 1804, 1805 et 1806. En 1809, il commanda la brigade de droite du corps de Marmont qui se trouvait en Dalmatie, et assez éloigné de la grande armée. Delzons donna, dans le
conseil réuni par Marmont, l'ordre d'opérer, sans délai, à un mouvement de retraite, de marcher sur la Croatie, et de combattre les dix-neuf bataillons autrichiens qui en défendaient les frontières. Le général Delzons contribua au succès de ce mouvement qui fut opéré et décida la bataille de Bilay, le 21 mai.
Le 5 juillet de la même année, il eut deux chevaux tués sous lui, enleva une position formidable le 12, et décida encore le succès de la bataille de Znaïm. Après le traité de Vienne en 1809, Delzons organisa la province Illyrienne de Karlstadt, fut nommé général de division le 15 février 1811, et peu après, commandant en chef par intérim de l'armée d'Illyrie.
En 1812 il fit, sous les ordres d'Eugène de Beauharnais, la campagne de Russie, et se distingua surtout aux journées d'Ostrovno et de la Moskowa. Le 24 octobre, pendant la retraite, il fut chargé de s'emparer du passage de la Louja qui devait faciliter l'occupation de Maloyaroslavets; Delzons fit rétablir les ponts détruits et parvint à y faire passer sa division. Il attaqua alors les hauteurs de la ville et s'en rendit maître. Cependant l'armée russe se
dirigea sur ce point et en chassa les régiments français. Le prince Eugène donna ordre à la division Delzons de reprendre la ville.
Le général s'élança à la tête du 84ème régiment. Les Russes remplissaient en masse le chemin creux qui monte à la ville. Delzons s'y enfonça tête baissée ; les Russes rompus furent déroutés. Delzons, sûr de la victoire, n'avait plus qu'une enceinte de bâtiments à envahir ; mais les soldats
hésitaient; il les encouragea du geste et de la voix et de son exemple, lorsqu'une balle le frappe au front et l'étend par terre. Son jeune frère Benoît Delzons (1787-1812) se jeta sur lui et le protégea de son corps, mais une seconde balle l'attint à son tour. Ils moururent ensemble.
Le général Delzons fut enterré le lendemain 25 octobre 1812 sur le champ de bataille. Son nom est inscrit sur le côté Est de l'arc de l'Étoile.
La ville d'Aurillac lui érigea une statue sur le "gravier" inaugurée par le Général Boulanger et Pasteur.
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