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ALEXANDRE CLAUDE VARENNE
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Issu d'une famille de petits commerçants clermontois, il étudia au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, où il fut l'élève de Bergson en classe de philosophie. Trois ans clerc d'avoué à Clermont-Ferrand, il effectua son service militaire, avant de partir pour Paris, pour préparer sa licence de droit, qu'il obtint en 1893, tout en travaillant comme employé de commerce. Docteur en droit en 1898, il devint avocat à la Cour d'appel de Paris et journaliste, collaborant à des journaux régionaux : "Le Petit Clermontois" et "Le Stéphanois". L'un des organisateurs du Parti socialiste dans le Puy-de-Dôme en 1897, il collabora brièvement à "La Volonté", avant de devenir secrétaire de rédaction de "La Lanterne", animé par Aristide Briand et René Viviani. En 1901, il adhéra au nouveau Parti socialiste français de Jean Jaurès. Appelé à "L'Humanité" par Jaurès après 1902, il en devint le secrétaire de rédaction et créa un hebdomadaire socialiste dans le Puy-de-Dôme, "L'Ami du peuple". Fondateur du journal "La Montagne" le 4 octobre 1919, il créa également "La Politique" avec Pierre Bertrand en 1930. Candidat malheureux dans la IIème circonscription de Riom en 1902, il fut élu député socialiste du Puy-de-Dôme en 1906 mais fut battu en 1910. Il retrouva son siège en 1914 et fut constamment réélu jusqu’en 1936. Adepte des idées de Jean Jaurès, il considérait que le conflit était inévitable dès lors que la Belgique fut envahie. En 1917, Painlevé lui offrit le ministère de l'Instruction publique, mais les socialistes refusèrent, et il dut décliner l'offre.
Après la Première Guerre mondiale, il fut réélu à la SFIO, puis en tant qu'indépendant de gauche dès 1928 et au Parti socialiste français à partir de 1932. En 1920, il se permit des propos antisémites douteux attaquant Georges Mandel, qui défendait le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Vatican, en l'accusant d'être un Rothschild et d'être né à Francfort. Le 28 juillet 1925, il fut nommé gouverneur général de l’Indochine française, poste qu'il occupa jusqu'en octobre 1927. Sa politique en faveur des indigènes (construction d’écoles, vaccination, accès aux emplois, inspection du travail) contraria cependant les colons qui obtinrent son départ. Ces fonctions lui valurent d'être exclu de la SFIO, opposée à la politique coloniale de la France. Réintégré, il quitta définitivement ce mouvement lors de la crise néo-socialiste, en 1932, opposé qu'il était au refus des socialistes de participer à un gouvernement "bourgeois". Après son échec aux élections législatives de 1936, les colons du Tonkin le choisirent comme représentant au Conseil supérieur de l'Indochine. À la tête de "La Montagne", Alexandre Varenne s'opposa à Pierre Laval, propriétaire du "Moniteur" depuis 1927, qui se faisait élire sénateur du Puy-de-Dôme en 1935, et critiqua les régimes totalitaires, dont celui de Vichy. En raison de la censure, il suspendit la parution du journal en août 1943. Le journal reparut après la Libération le 15 septembre 1944. Redevenu député, il siégea au groupe radical dans la première Assemblée nationale constituante puis dans celui de l’UDSR dans la seconde Assemblée et à l’Assemblée nationale. Il reconstitua le Parti républicain-socialiste qu'il fit adhérer au Rassemblement des gauches républicaines. Il fut Ministre d'État dans le gouvernement Georges Bidault du 24 juin au 16 décembre 1946. Il fut également maire de Saint-Éloy les Mines et conseiller général du canton de Clermont-Sud-est dès 1919. Il fut enterré au cimetière des Carmes à Clermont-Ferrand. Une place, le long de l'avenue Blatin, au centre de la ville, porte son nom. Son épouse Marguerite décéda le 18 mars 2001 à l'âge de 96 ans. La Fondation Varenne, porte son nom. Reconnue d'utilité publique en 1988, elle fait la promotion de la presse et de la communication. |
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