Depuis le 1er juillet 2004, les employeurs doivent s'acquitter d'une nouvelle
contribution-autonomie. En contrepartie, les salariés doivent travailler un jour
de plus dans l'année, à salaire égal. L'administration vient de préciser les
conditions de mise en œuvre de cette journée de "Solidarité", et surtout les
bonnes questions à se poser.
■ Qui est concerné
par cette journée de solidarité ?
La journée de solidarité concerne tous les employeurs, privé et publics, et tous
leurs salariés qui relèvent du Code du Travail (ou Code Rural), qu'ils
travaillent à temps plein ou à temps partiel. Toutefois, en raison des règles protectrice régissant le travail des mineurs,
les jeunes salariés âgés de moins de dix-huit ans échapperont à la journée de
solidarité si celle-ci est fixée un jour férié.
■ Comment est
fixée la date de la journée de solidarité ?
La date de la journée de solidarité est en principe déterminée par le jeu de la
négociation entre les partenaires sociaux dans le cadre d'un accord collectif de
branche ou d'entreprise (voire, d'établissement selon l'administration). Étant
précisé qu'un accord d'entreprise ne peut arrêter une date différente de celle
prévue par l'accord de branche si ce dernier la rend impérative. Dans ce cadre,
les partenaires sociaux peuvent retenir comme journée de solidarité un jour
férié autre que le 1er mai, une journée de repos au titre de la réduction du
temps de travail. (RTT) ou tout autre jour précédemment non travaillé, hormis le
dimanche. A défaut d'accord collectif, la date de la journée de solidarité est fixée au
lundi de Pentecôte, et ce dès 2005.
■ Quelle marge de
manœuvre pour l'employeur ?
Il est possible, pour l'employeur, dans certaines hypothèses, de fixer lui-même
unilatéralement la date de la journée de solidarité. Il peut ainsi, en l'absence d'accord collectif, fixer cette date un autre
jour que le lundi de Pentecôte, lorsque ce lundi de Pentecôte était jusqu'à
présent un jour travaillé dans l'entreprise ou que des salariés ne travaillent
habituellement pas le lundi, parce qu'il s'agit du jour de repos hebdomadaire ou
d'un jour non travaillé pour les salariés à temps partiel. |
::. A SAVOIR .:: ___
La journée de solidarité en chiffres
■ Deux milliards d'euros de recettes
publiques sont attendus de la nouvelle cotisation de 2005. -
1.2 milliard à consacrer aux personnes âgées, 800 millions à
consacrer aux personnes handicapées. -
815 millions seront utilisés dès cette année 2005 dont : - 400 millions pour financer l'allocation
personnalisée d'autonomie (APA); - 365 millions pour les dépenses de
médicalisation; - 50 millions pour la rénovation et la
mise aux normes d'établissements. Source : cabinet du Premier Ministre |
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Dans ces hypothèses où il fixe unilatéralement la date de la journée de
solidarité, l'employeur doit consulter préalablement le comité d'entreprise ou,
à défaut de comité, les délégués du personnel. L'employeur peut également être amené à fixer la date de la journée de
solidarité unilatéralement alors qu'un accord collectif est intervenu pour
arrêter la date de cette journée. C'est le cas lorsque la date fixée par
l'accord correspond à un jour non travaillé habituellement par les salariés,
parce qu'il s'agit de leur jour de repos hebdomadaire ou parce que les salariés
à temps partiel ne travaillent pas ce jour-là.
■ Quelle durée du
travail pour la journée de solidarité ?
La journée de solidarité, qui doit être accomplie en une seule fois, et ne peut
donc pas être fractionnée, correspond à sept heures pour les salariés à temps
plein. Pour les salariés à temps partiel, la durée de travail de la journée de
solidarité doit être proratisée en fonction de leur durée contractuelle de
travail. Pour les cadres dont le temps de travail résulte d'un forfait annuel en
jours, le nombre annuel de jours travaillés est simplement augmenté d'un jour.
■ Quelles
conséquences sur la rémunération des salariés ?
La journée de solidarité n'a aucune conséquence sur la rémunération de la
plupart des salariés, c'est-à-dire tous ceux qui relèvent de la loi de
mensualisation de 1978. Cette journée de travail supplémentaire n'est donc pas
rémunérée.
En revanche, les salariés exclus du champ de la mensualisation, dès lors qu'ils
ne sont habituellement pas rémunérés pour les jours fériés chômés, devront
percevoir une rémunération normale pour le travail accompli au cours de cette
journée de solidarité. Cette rémunération concerne notamment les travailleurs
temporaires, les travailleurs saisonniers, les travailleurs intermittents et les
travailleurs à domicile. La rémunération de la journée de solidarité devra
apparaître distinctement sur la feuille de paie des salariés afin de prouver que
cette journée a bien été travaillée.
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