Il était une fois une fille de seigneur, Aurore, plus belle que le matin naissant, elle avait des boucles d’or pâle, blondes, des yeux du plus bel azur. Son père, baron de La Tour fut très désappointé, sa mère hélas mourut alors que la petite était encore au berceau. Le baron terrassé par la douleur, feignit d’ignorer l’existence de sa fille et refusa de prendre femme, il perdait ainsi toute chance de donner un jour un hériter mâle à la baronnie. Aurore fut élevée par une nourrice, Bertille qui la considérait comme sa propre fille. Bertille lui enseigna la science des
"simples", la médecine des plantes. La nourrice savait guérir quantité de maux et personne, dans la baronnie, ne manquait de faire appel à ses bons services un jour au l’autre.
Aurore apprit à distinguer les plantes bénéfiques et vénéneuses. Elle sut que :
- L’arbre de judas, le sureau apportait avec lui le Malheur,
- La verveine, liait d’amitié celui qui le recevait en bouquet,
- La capillaire éloignait les enfants du loup-garou,
- L’angélique préservait de tous les maux,
- Le noisetier, était le meilleur arbuste comptait de nombreuses vertus bienfaisantes : fleurs, feuilles, fruits vous protégeaient de tout : des serpents et des voleurs, des jeteurs de sort et des sorciers et même oui, même du diable !,
- La pulmonaire, la véronique la primevère le bouillon blanc et le serpolet des
bergères : pour guérir toux et maux de gorge,
- L’arnica et la joubarbe : pour soigner les blessures,
- Le cumin des prés et la gentianelle : pour les ballonnements,
- La potentille et la grande chélidoine : pour les maux d’estomac,
- La rue arrêtait les saignements de nez,
- La colchique et le mouron des oiseaux guérissaient goutte et rhumatismes,
- La mauve contre l’inflammation du gosier,
- L’armoise l’oseille sauvage contre les diarrhées.
Bertille lorsque Aurore fut âgée de 16 ans sentant sa mort proche lui révéla un grand secret. Une potion miraculeuse capable de si bien transformer celui qui la boit que c’est merveille à voir. Les composants ont été oubliés à ce jour, il faillait 3 jours pour la réaliser et aller chercher une plante extraordinaire très loin dans les montagnes là où sont les tourbières. Les tourbières étaient pareilles à un marécage hérissé d’ajoncs où dit-on un attelage de bœufs et sa charrette de bois ont été jadis ensevelis. Elles sont très dangereuses mais c’est là où pousse la drosera, plante carnivore dont les petites feuilles charnues, couvertes de poils rouges et gluants, attirent les insectes, les emprisonnent et les digèrent ! Parvenue aux tourbières, Aurore vit avec horreur sortir de la terre visqueuse une énorme bête de corps d’âne, de pattes d’un loup, d’une queue de dragon. Cependant, la bête ne bougeait pas, elle n’était pas menaçante et son regard avec quelque chose de douloureux.
Soudain, la bête parla...
"Ne craignez rien mademoiselle, je ne vous veux aucun mal. Est-ce bien vous qui cherchez la drosera ? Est-ce que vous venez du château des barons pour la cueillir ? Ma laideur est repoussante, mais ne vous fiez pas à mon aspect. Mon corps voyez-vous, si monstrueux, si horrible à voir, n’est que fausse apparence. Un mauvais sort m’a fait ce que je suis, mais si vous le voulez, belle Aurore, vous pouvez me sauvez, vous seule". La jeune fille accepta de lui venir en aide pour se faire, il chercha avec elle la drosera. La bête lui indiqua que ces jours étaient comptés. A ces mots la jeune fille compris les paroles de sa nourrice et s’enfuit préparer la potion miraculeuse pendant
trois jours pour revenir, le quatrième jour, la donner à boire à la bête.
Le quatrième jour Aurore repartit pour les tourbières se perdit dans le bouillard et n’atteint le lieu de rencontre que le soir. La bête mourante était allongée disant :
"Il est trop tard, voyez le soleil se couche".
Sa grande fatigue ne lui permettait pas de boire la potion préparée alors, Aurore avec douceur pris la tête de la bête dans le creux de son bras pour l’aider à boire. Sitôt la fiole vidée, la bête se transforme en jeune homme si beau et de si bonne tenue, si bien vêtu et de mine si avenante que la jeune fille sent son cœur palpiter. Il prend ses mains, il lui dit tout :
"Une mauvaise fée, par jalousie, m’a changé en monstre depuis bien longtemps déjà. De ce malheur mon père et ma mère en sont morts, hélas, en leur château du comté de Toulouse. Comme vous voyez je viens de loin. J’ai erré des jours et des nuits à la recherche de celle qui saurait rompre le charme". Pour lever le sort en effet, il fallait qu’une fille de seigneur connût la formule secrète. La Demoiselle devait fabriquer elle-même la merveilleuse potion. Enfin, surmontant son horreur et sa répulsion, elle seule pouvait la donner à la bête monstrueuse. Alors seulement, le charme serait conjuré.
Vous êtes venue, Aurore, et vous n’avez pas craint de soulever ma tête dans vos mains pour m’abreuver du liquide magique : soyez-en mille fois remerciée. M’aimerez-vous ? La réponse fut celle qu’il attendait :
"Je vous aime déjà ! Aurore et Florian vécurent longtemps dans leur château de La Tour..."
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